Comédie de Alain Cauchi, mise en scène de Etienne Bierry, avec Alain Cauchi, Fabienne Chaudat, Josette Stein, Hervé Falloux et Cécile Sanz De Alba.
Avec "Au nom du fils", Marc Cauchi a écrit une comédie de moeurs joliment boutiquée sur le thème largement usité des histoires de famille, des jalousies de fratrie et du partage des petites cuillères, dans une déclinaison "méditerranéenne" pleine d'humanité.
Il y a le fils préféré, celui qui a réussi, surtout en épousant la fils du patron, usines et stock options, qui vit dans un autre monde, à Paris, loin du foyer d'émigrés italiens dont il est issu. Au pays, à Marseille, autour de la maison que le père a passé sa vie à construire de ses mains sur laquelle lorgne les promoteurs, il y a la soeur, bonne fille qui a épousé un fainéant qui a réussi à se casser le col du fémur en faisant la sieste et le frère, le bon à rien, brocanteur grande gueule qui sort de prison. Et puis il y a la mamma, celle qui fait et fera la loi jusqu'au bout.
Et, entre le décès et la crémation du père, la mort va remettre les pendules à l'heure à l'issue d'un règlement de comptes qui n'en est pas moins âpre au soleil.
Etienne Bierry signe une mise en scène efficace et sans fioriture en laissant ce qu'il faut de bride sur le cou à des comédiens aguerris aux planches qui naviguent avec aisance entre l'humour noir et le naturalisme pagnolesque. au gré de dialogues vifs qui se colorent volontiers d'une certaine férocité satirique.
Autour de Josette Stein, saisissante en sèche et noire figure emblématique de veuve sicilienne tout droit sortie d'un film néoréaliste, Cécile Sanz de Alba, juste et touchante en fille en manque d'affection, Marc Cauchi, pittoresque en loubard amateur au coeur tendre et avé l'assent, Hervé Falloux, très drôle en vieux yupppie coincé et imbu de son Master d'économie, et Fabienne Chaudat, absolument irrésistible en dinde à foulard Hermès et deux rangs de perle qui se lâche, assurent le succès de cette comédie réaliste à voir... en famille. |