Spectacle de théâtre musical conçu par Pavol Liska et Kelly Copper, avec Ilan Bachrach, Gabel Eiben, Anne Gridley, Matthew Korahais, Julie Lamendola, Alison Weisgall, Daniel Gower, Robert M. Johanson, Kristin Worrall et Elisabeth Conner.
Fondée par le slovaque Pavol Liska et l'américaine Kelly Copper, le Nature Theater of Oklahoma, arrivé en France précédé d'une flatteuse réputation de "must" des compagnies newyorkaises alternatives, présente le premier volet de sa dernière création-fleuve "Life and times" qualifié par ses auteurs eux-mêmes d'extravagance musicale originale.
Sur scène, cet opus, qui s’inscrit dans le champ chorégraphique, musical et théâtral, constitue une résurgence à peine renouvelée du théâtre d'avant-garde des années 70 que (re)découvrent les jeunes générations.
En effet, "Life and times" est constitué par la reproduction chantée, de manière non réaliste, de la narration autobiographique d'une jeune femme effectuée par voie téléphonique et utilisée de manière brute, c'est-à-dire in extenso, interjections incluses dont un "hum" extrêmement invasif. D'où, au plan conceptuel, une exploration intéressante même si elle n'est pas novatrice, de la représentation de la réalité.
Les officiants, dont le costume uniforme avec un écusson rouge et les déplacements chorales ne sont pas sans évoquer les parades du réalisme soviétique, contraints dans un texte dépourvu de réel intérêt intrinsèque et physiquement mis à rude épreuve dans une mise en scène qui leur impose un mouvement perpétuel qui emprunte à l'aérobic et à la tecktonik, exécutent une partition musicale qui, dans l'esprit, s'apparente aux films musicaux de Jacques Demy, due à un Michel Legrand qui se nomme ici Robert M. Johanson, qui puise de manière récurrente dans le registre country et la pop de concours Eurovision de la chanson.
Ce qui, sur une durée d'une heure, ressortirait de l'amusante performance à connotation satirique au second degré sur l'american way of life et la middle class d'outre Atlantique, verse donc inexorablement, par la durée qui excède largement les 3 heures, dans le répétitif. Une scie théâtro-musicale qui fera sans doute les délices des adeptes du sérialisme.
Donc rien de nouveau à l'Ouest. |