Première étape de cet été revival avec un des dix groupes à sauver des années 80 et non des moindres : les Pixies.
Lassés de végéter dans une chaotique carrière solo pour Kim Deal et Black Francis ou frustrés d'être retombés dans l'anonymat le plus profond pour David Lovering et Joey Santiago, les anciens Pixies refont route commune le temps d'une reformation comme on les aime : juste pour le pognon, un best of en parallèle, pas de nouvel album ou de nouvelles chansons ruinant le mythe, juste pour quelques dizaines de concerts aux quatre coins de la planète.
Car il faut dire que depuis le début des années 90, l'influence et la cote publique du quatuor de Boston n'ont cessé d'enfler, à mille lieues de leur pic de popularité d'avant leur séparation. C'est donc avec quelques années (et surtout quelques kilos) de plus que l'on redécouvre les Pixies millésime 2004 sur la scène du Zénith.
Aucune ambiguïté, le groupe est là en mercenaires, pas de discours entre les titres, attitude statique à l'extrême ... Malgré tout, le show fonctionne à merveille, Frank Black hurle comme jamais, Kim Deal démontre une fois encore la prépondérance de son instrument dans le son Pixies, Joey Santiago, brisant même involontairement le chevalet de sa guitare.
Côté répertoire, le groupe joue tout, "Where Is My Mind ?" en vague filler, confirmant l'excellence des trois premiers albums au détriment de Trompe Le Monde : "Debaser", "Gigantic", "Broken Face", "Is She Weird ?" (le meilleur titre de la soirée), "La La Love You" ou encore "Gouge Away" ...
Toujours dans la capitale, les Pixies jouaient le lendemain aux invités de luxe du méga concert Red Hot Chili Peppers au Parc des Princes : soixante minutes de set, clope au bec pour Kim Deal, un poil plus d'énergie que la veille mais surtout un son enfin digne de ce nom, loin du magma habituel de la vilaine salle du nord est parisien.
Et le groupe d'enchaîner les classiques, avec un coup de projecteur donné sur Doolittle : "Debaser", "I Bleed" , "Dead" , "Monkey Gone To Heaven", "Wave Of Mutilation" version énervée d'abord puis calme ensuite avant de terminer par un "Where Is My Mind ?" ayant au moins eu le mérite de ravir une audience désespérément amorphe.
Enthousiasmant !