De la chanson française,
du folk punk et une bonne dose de post rock : une recette efficace
pour remplir le Mondo Bizarro me direz-vous ? Et bien non ! Bizaremment,
que ce soit au début ou à la fin de ce concert, il
n'y avait pas foule pour applaudir les groupes. Et pourtant, c'est
une bonne soirée bien variée qui a été
offerte aux courageux présents.
Tout
commence sous les meilleurs auspices avec La
Vrille, un duo de l'île aux pies, qui nous reconcilie
avec la chanson française. Avec des mélodies entraînantes,
une voix complice et des paroles amusantes, c'est un étonnant
cocktail que nous proposent ces deux musiciens. Les solos de guitare
sèche font irrémédiablement penser à
Tryo et le chanteur oscille entre Renaud,
Pierre Perret ou Bénabar.
Un savoureux mélange et un joyeux concert qui, chose rare
pour le premier groupe d'une série de trois, aura même
le privilège d'un rappel bien mérité.
Le
concert se poursuit avec Mondial Coconut,
groupe en partie organisateur de la soirée et disposant d'un
site web assez intéressant avec des extraits audio très
prometteurs.
Je m'étais donc préparé à entendre
une pop vivante, originale et plutôt réussie sur disque.
Finalement j'ai été deçu par le concert.
Certes on retrouve certains aspects des extraits musicaux mais
on trouve aussi les mauvais côtés de certains jeunes
groupes en concert : séances d'accordages de guitares interminables,
peu de contacts avec le public, une disto qui ne s'arrête
pas à temps, une autre qui commence trop tôt. Mieux
vaut donc retenir les sympathiques échanges d'instruments,
les changements variés de chanteur, et tout ce qui peut nous
faire penser, sans trop faire erreur, que ces gars là ont
été elevés aux Little
Rabbits depuis tout petit. Il y a un potentiel manifeste
mais cette prestation scènique laisse finalement un goût
mitigé.
Le
troisième groupe de cette soirée est Vélo.
Impossible de trouver quoi que ce soit concernant le groupe sur
le net (je promets d'ailleurs un cadeau à quiconque lira
cette chronique et m'enverra un lien vers leur site web).
C'est donc avec des oreilles attentives que j'ai réintegré
la salle de concert pour assister à leur prestation. Et je
dois dire qu'il n'était pas facile de s'imaginer cette musique
: un chanteur qui murmure, qui sourit, qui bouge peu, avec à
ses côtés un guitariste qui jongle entre son archet
et ses doigts le long de sa Jaguar.
C'est long, lent, plein de retenue et de puissance. Tout à
coup le chanteur quitte la scène et laisse le groupe exploser
dans un morceau de pur rock, comme un entracte avant de reprendre
la musique sombre, planante, hantée par les murmures du chanteur.
Plus tard il sortira une petite feuille avec des paroles et les
lira sur scène, entretenant une ambiance shamanique dans
la salle.
Drôle d'experience : peut être l'invention du trip-post-rock
?
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