Croisement entre Jacques Brel et Serge Gainsbourg, Bastien Lallemant est stupéfiant. Véritable poète, il redonne à la chanson française ses lettres de noblesse. Textes criant de vérité, teintés d'humour, cet artiste a trouvé la recette parfaite pour chanter en français sans tomber dans le gnian-gnian habituel.
Il a d'ailleurs sorti un livre au printemps 2010 sous la forme de lettres à sa fille, dans lequel il détaille ce qui pour lui, fait une chanson.
Rien qu'au packaging du Verger, on a déjà envie de sortir la galette, mettre le lecteur sur play et ouvrir grand ses oreilles.
Le dijonnais n'en est pas à son premier essai, mine de rien c'est son troisième album. Celui-ci s'ouvre avec "La Plage", en duo avec Armelle Pioline (Holden), à la voix toujours aussi sensuelle. Armelle que l'on retrouve plus tard avec "L'Amour", hommage aux amours déchues ("les âmes en meurent souvent à la fin").
"Cowboy" est touchant de naïveté second degré : "j'suis un cowboy, tu sais, j'suis un cowboy, un vrai !". Suit "L'Empoisonneuse" où l'auteur de Melody Nelson ressurgit dans la voix de Bastien, troublante.
J'ai été, et le suis encore à chaque écoute, particulièrement émue par "Filature". L'histoire d'un homme amoureux en secret d'une inconnue... Accompagné d'une chorale, l'auteur-compositeur conclut le tout avec "La tombe", ouvrant à la réflexion sur la connaissance réelle de l'Autre.
Je ne sais pas si la qualité de ce disque est due au seul talent de l'auteur ou à sa réalisation par Albin de La Simone et Bertrand Belin (qui ont aussi prêté leurs talents de musiciens à l'artiste). Une chose est sûre, les amateurs de chanson française de qualité, la vraie, seront servis. |