Elle s’appellait Lily et son petit-bien-qui-ne-fait-pas-de-mal-mais-qui-fait-tant-de-bien, c’était de retirer ses chaussures quand elle avait trop chaud. Moi, c’est d’écouter Yaël Naïm jusqu’à l’usure. Pieds nus.
She was a boy est en train de détrôner mon doudou, il me suit partout, aux courses, sous la douche, en voiture, à la piscine, pendant la récré, après le dîner… Et il m’emmène partout, surtout loin, j’ai crapahuté dans des bananiers, batifolé dans des prairies ensoleillées, papillonné au dessus d’un volcan, survolé des trucs sans nom…
Bref, c’est bête à dire, mais c’était couru d’avance, cet album est une petite perle qui a mis trois ans à voir le jour. Yaël Naïm et son acolyte-fétiche David Donatien (porte-bonheur ou muse ?), ont rencontré d’autres prodiges et se sont laissé inspirer des mélodies fragiles en forme de voyages intérieurs vibrants d’émotions.
Côté instruments, c’est plutôt intime, il y a des trucs à cordes qui gratouillent, des violons qui chatouillent, du piano qui caressouille, du tamtam qui bisouille. Et à ceux qui seraient tentés de dire "mais bouge-toi !" à cette grande dame au regard énigmatique, sibylline dans une jungle verte, ne vous inquiétez pas, il n’est pas nécessaire de se briser les cordes vocales pour faire preuve d’énergie.
A la fois intime et public, léger et profond, truc et bidule en même temps, sans en faire des tonnes.
Pour la faire courte : un-petit-bien-qui-fait-grand-bien. |