Réalisé
par Massimiliano Amato. Italie. Drame.
Durée : 1h20.
(Sortie le 23 février 2011). Avec Luca Guastini, Nicola Garofalo, Marcella Braga et Paolo Di Gialiuca.
"EXIT - Una storia personale" appartient au cercle très fermé des films qui font vivre une expérience à leurs spectateurs tout autant qu’aux acteurs qui les interprètent.
Pendant 80 minutes, ceux qui se risqueront à voir le film de Massimiliano Amato rentreront peu à peu dans la peau de Marco, l’ange perdu dans sa schizophrénie, joué avec une conviction incroyable par Luca Guastini. Évidemment, il ne faut pas s’attendre à un spectacle plaisant et balisé mais à un déferlement de scènes chaotiques, de moments d’hystérie, d’images sombres, désespérantes, à peine troublées par quelques moments de répit, de calme avant la reprise de la prochaine crise.
Le filmage vidéo insistant sur des visages jeunes, beaux, qui devraient incarner le bonheur, mais que la maladie enferme dans l’angoisse, renforce le malaise du spectateur. Comme le personnel médical qui suit ce groupe de psychotiques, on ne peut rien devant cette souffrance extrême, une souffrance presque mystérieuse qui s’insinue au cœur de la modernité occidentale et qui paraît gagner sans cesse du terrain, comme si elle avait partie liée tout aussi mystérieusement avec cette modernité occidentale.
Et si le film ne cesse de gagner en intensité émotionnelle, c’est justement que Massimiliano Amato, en vrai cinéaste, a compris qu’il ne fallait pas s’en tenir à la description aride d’une maladie et de ses symptômes, mais s’échapper dans un ailleurs fictionné presque fantastique.
Et l’on n’oubliera pas de sitôt la quête insensée d’un frère recherchant son frère pédalant en pleine folie dans la nuit d’Amsterdam.
Film de sensation plus que de raison, "EXIT - Une storia personale" touchera les âmes. Massimiliano Amato aura ainsi réussi un pari lui aussi bien insensé : faire jaillir un flot d’émotions d’un film aux allures sèchement expérimentales. |