Spectacle conçu et interprété par Pauline Laidet d'après des textes de Elfriede Jelinek.
Tiré du recueil "Drames de princesses" de Elfriede Jelinek, auteur autrichienne qui a aussi écrit "La pianiste", "Jackie" trace le portrait d'une Jackie Kennedy prisonnière volontaire du personnage qu'elle a elle-même créé.
Habillée de noire, la taille gommée, la jupe droite, Jackie est élégante et sobre. Cependant son apparente distinction cache un cynisme profond, presque monstrueux.
Pour exister, elle est et restera aux yeux de l'Histoire, la femme de Jack, le jeune président abattu à Dallas, une des protagonistes d'un des pires drames que les Etats-Unis aient connu.
Elle s'habille en noir, car le noir est la couleur qui subsiste lorsque la lumière s'éteint. La mise en scène de Pauline Laidet installe Jackie dans un décor entièrement blanc, Jackie devient persistance rétinienne. Même lorsqu'elle est absente, Jackie a imprimé sa marque.
Pauline Laudet interprète ce long monologue, mais ses rires et ses mimiques montrent une femme qui sous une apparente maîtrise se bat avec ses démons, doit continuer à vivre malgré les fausses couches répétées, doit continuer à tenir son rang et le protocole malgré les incartades de son mari. Jackie devient de plus en plus névrosée et isolée. C'est à travers un véritable tourbillon de mots que Pauline Laidet entraîne les spectateurs dans cette descente hypnotique. |