Il est des gens qu’il n’est plus nécessaire de présenter, Jamiroquaï fait partie de ceux là (prononcer "djamirokouaille"). C’est le mec qui a propulsé les bonnets péruviens au devant de la scène, celui qui s’est montré sous des chapeaux monumentaux pendant une bonne partie des années 90, le petit maigrichon qui se tordait comme un robot en scandant des onomatopées musicales, le chouchou des scandaleux et des pervertis (t’as vu, c’était un SDF drogué, t’as vu où il est maintenant ? J’arrête quand je veux que je te dis !).
Bref, il revient avec son septième opus : Rock Dust Light Star, et pas besoin de porter le chapeau à la houppette flamboyante de Saint-Cyr pour reconnaître le timbre particulier de Jay Kay, son style et le groove qu’il met dans ses accents. Comme si les mots étaient attachés les uns aux autres par un gros malabar bien collant et élastique. Pas moyen de les séparer de la semelle de la chaussure que vous portiez quand vous avez malencontreusement marché dedans.
Tout est savamment collé ensemble, dans un joyeux mélange électro-rock, la voix tantôt multipliée, amplifiée, extraterrestrisée, dans une ambiance tantôt boule à facettes ("Rock Dust Light Star"), tantôt pesante ("Hurtin’"), tantôt aéro ("Blue skies"), pour raconter tout un tas de trucs à "baby" cité(e) un milliard de fois, raconter la lumière des étoiles, lui dire que ça ira ("White Knuckle Ride"), lui dire de regarder les signes derrière la fumée, lui dire de reprendre la route…
Si vous aimez le personnage et son style, vous allez aimer, si vous n’aimez que le style, vous verrez peut-être une évolution de l’artiste, une nouvelle étape dans sa quête de nouveaux chakras, si vous n’aimez pas le personnage et ses mimiques étudiées, et bien ça n’a aucune importance, il n’y a pas de vidéo bonus.
Des trucs qui font regarder en haut, tendre les bras et tourner sur soi-même jusqu’à en avoir le vertige, ça doit être le corollaire de son nouveau chapeau façon "chef indien" en plumes de corbeau, l’effet chamam. Ne pas en abuser. |