La Galerie des Galeries, lieu d'exposition des Galeries Lafayette, le temple de la mode et haut lieu du consumérisme fashion, qui s'est donné pour vocation d'illustrer la transversalité entre la mode, les arts plastiques et le design, ne manque pas du sens de l'humour et de la dérision avec l'exposition "Cover Girl".
En effet, à partir d'une sélection très restreinte d'oeuvres, le commissaire d'exposition Jonathan Chauveau propose
d'explorer le thème de la photographie de mode au miroir de l'art contemporain.
Ses prémisses, la photographie de mode comme source d'inspiration esthétique et poétique ou comme support d'un discours socio-politique critique, font bien évidemment regretter qu'elle soit limitée par la superficie du white cube conçu par l'architecte Pascal Grasso.
Belles, belles, belles, comme des images
Les oeuvres exposées mettent en évidence le décalage entre l'image de la femme véhiculée par les magazines qui offrent du rêve et du fantasme dans un but essentiellement commercial et celle des artistes, peintres ou plasticiens, qui s'intéressent à la représentation de la femme et à la condition féminine.
A l'affiche, de cette exposition illustrative, il ne s'agit ni de prospective ni de défrichage de l'art contemporain, rien que du lourd et du starisé.
Pour les "vétérans", Claude Closky le plasticien à géométrie variable, Michel Journiac précurseur du body art, avec ses 24 heures de la vie d'une femme, la peinture figurative de Alex Katz, le photomontage décapant de la féministe Martha Rosler et le pêle-mêle de jambes de Hans-Peter Feldmann.
Côté "quadras", des propositions nuancées avec les dessous de la photo de mode avec les mannequins fatigués de Joséphine Meckseper, le détournement du glamour hollywoodien de Marlo Pascual, le photoréalisme de Juan
Francisco Casas,
les portraits intemporels de Rebecca Bournigault et la jolie baigneuse alanguie sur une plage couverte de détritus de Hsia-Fei Chang.
Par ailleurs, face à l'image policée des catalogues de vente des Galeries Lafayette qui retracent l'évolution de l'image de la cover-girl de la création du grand magasin aux années 60, l'exposition présente des numéros de la célèbre revue de la contre culture américaine, dont les couvertures célèbrent l'anti cover-girl.
A voir donc entre deux fièvres acheteuses compulsives ou pour l'art, tout simplement. |