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Something Dirty  (Bureau B)  mars 2011

Pour de nombreuses raisons trop longues à développer ici, je suis redevable à Rammstein. En effet, grâce à eux, mon cerveau d'adolescent endormi s'est ouvert à Dagmar Krause, aux Residents (et par rebond à Snakefinger) et surtout à Faust. Donc non je n'ai pas d'histoire crypto mystique comme quoi j'aurais trouvé The Faust Tapes dans une cave ou tout autre endroit un peu sombre et mystérieux, aurais senti quelque chose (autre que le parfum du carton en train de moisir) émaner du disque et aurais aperçu Dieu dans la foulée m'indiquant d'un léger que signe que oui ce disque ne déconnait pas (puisque Dieu ou toutes ses manifestations sous quelque forme que ce soit ne déconnent jamais).

Je suis juste tombé sur le disque par hasard. Et c'est donc par hasard que je suis devenu plus proche d'Henri Michaux. En effet, Michaux dans L'Infini Turbulent relate qu'après avoir pris de la mescaline, on ne conçoit plus le monde comme tournant sur un seul sillon mais sur quatre mille. "Krautrock" soit le morceau qui ouvre The Faust Tapes s'approche parfaitement de l'illustration de cette idée : au commencement, on ne voit qu'un sillon au mouvement régulier, puis sans savoir comment ce dernier se démultiplie et chacun des sillons semble avoir son propre mouvement, son propre rythme au point de dilater le temps et l'espace. La matrice originelle s'efface et il ne reste plus que le mouvement. Tout devient alors question d'ondes et de leurs intensités respectives. Les gens qui ont compris cela ne s'en sont jamais remis.

Ceci dit, une question se pose : Faust est-il encore pertinent en 2011 ? Après avoir travaillé à faire éclater les frontières entre musique expérimentale et populaire durant les années 70, que peut encore réaliser le groupe sans se répéter ?

Finalement, c'est assez simple. Poursuivre la même ligne. L'aliénation de l'être humain par la machine. Ou en tout cas la marche inquiétante de tout un cortège mécanique. Un peu comme dans ce film de merde avec le gouverneur de Californie (je pense d'ailleurs que son élection est lié au fait d'incarner un robot réaliste et sociopathe) mais en plus vivant, en plus humain. Chez Faust, le bruit devient organique, les multiples torsions et distorsions des instruments ne servent plus qu'à servir cette volonté d'exprimer ce mouvement au-delà de la conscience, cette part d'humanité dans la machine et inversement. L'ensemble du disque joue sur cette dualité : alternant moments de tension et accalmies, explosions et implosions (à l'image des deux morceaux "Dampfaulass 1" et "Dampfaulass 2"). Le langage est peu présent et dans ces rares cas ("Lost The Signal", aux accents trip-hop, "Je bouffe" : hommage à Françoise Hardy dérivant en manifeste proto révolutionnaire) est parcellaire, évoluant à l'intérieur d'un morceau plutôt que le dirigeant.

En 2011, Faust rend les machines plus humaines que jamais, appuyant une fois de plus l'idée que leur musique ne s'écoute pas mais se ressent.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Berlioz La Damnation de Faust de John Nelson, Orchestre Philharmonique de Strasbourg

En savoir plus :
Le site officiel de Faust
Le Myspace de Faust


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# 19 Janvier 2025 : Bye bye David

Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa filmographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !

Du côté de la musique :

"Prisme de l'eau" de Daniel Humair Trio & Samuel Blaser
"De l'ombre à l'aube" de Edward Perraud
"Mes elles" de Rosalie Hartog
"Dès demain" de Wallace
"Shapes and sounds" de Yonathan Avishai
et toujours :
Nouvel épisode "Rebonds, partie 4" de la saison 2 du Morceau Caché !
"Notturno" de Eva Zavaro & Clément Lefebvre
"The human fear" de Franz Ferdinand
"Flûte et orgue à Notre Dame de Paris" de Jocelyn Daubigney & Yves Castagnet
"Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano de Schubert" de Maria & Nathalia Milstein
"Deep in the forest" de Quatuor Akilone
"Everlasting seasons" de Vanessa Wagner

Au théâtre :

"Grand reporterre #10 : A la table du Tout-Monde" au Théâtre du Point du Jour
"Iphigénie" au Théâtre de l'Epée de Bois (Cartoucherie)
"Les petites bêtes" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Malwida" au Théâtre Studio Hébertot
"Une vie, là bas" au Théâtre Espace Paris Plaine
et toujours :
"Parlons, il est temps" au Théâtre Essaïon
"Faire semblant d'être moi" au Théâtre de la Flêche
"Différente" au Théâtre Comédie Bastille
"Le petit chaperon rouge" au Théâtre de la Huchette
"Les caprices de Marianne" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Antigone" au Studio Hébertot

des reprises avec :

"Le nectar de dieux" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"La folle et inconcevable histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Changer l'eau des fleurs" au Théâtre Lepic
"Choisis la vie et tu vivras" au Théâtre Essaïon
"Les marchants d'étoiles" au Théâtre Le Splendid
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala
"Touchée par le fées" au Théâtre La Scala
"Le hasard merveilleux" au Théâtre Lucernaire
"Elémentaire" au Théâtre de Belleville
"The loop" au Théâtre des Beliers Parisiens

Du côté de la lecture :

"Au-delà du mur" de Katja Hoyer
"Cérémonie d'orage" de Julia Armfield
"Les terres indomptées" de Lauren Goff
"Un perdant magnifique" e Florence Seyvos
et toujours :
"L'avocate et le repenti" de Clarisse Serre
"Auschwitz 1945" de Alexandre Bande
"La Seconde Guerre mondiale fait son cinéma" de Benoît Rondeau
"Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes" de Jean Lopez, Nicolas Aubin & Benoist Bihan
"Ecrits sur le cinéma" de Pauline Kael
"L'héritière" de Gabriel Bergmoser

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Aller au cinéma ou regarder un bon film :

"Bernie" de Richard Linklater

"Quiet Life" d'Alexandros Avranas
"Domas le rêveur" de Arunas Zebriunas
"Flow" de Gints Zilbalodis
"The Wall" de Philippe Van Leeuw
"Fotogenico" de Marcia Romano et Benoit Sabatier

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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