Les Sessions ¡Clang! existent depuis quelques années. Hold Your Horses!, Young Michelin, EliotE and the Ritournelles, Pokett et Morning Star figurent parmi les groupes programmés, toujours dans de sympathiques lieux parisiens. La soirée du 30 mars 2011 sera la 30ème.
On se connaît bien avec la programmatrice de ¡Clang!, Jasmina Vulic, qui était l’une des premières inscrites à la liste de soutien à Angil and the Hiddentracks, la Hidden List. Je suis ravi qu’elle ait programmé avec nous Old Mountain Station. J’ai l’impression que nous parlons le même langage.
Parmi les prismes que Flavien et moi utilisons pour classifier les artistes que nous aimons (nous sommes obsédés par les catégories, ça nous rassure), il y a la démarcation bourgeois/pauvre : je considère Angil and the Hiddentracks comme un groupe pauvre – au sens économique et symbolique, pas artistique, ça va de soi. J’espère que ça va de soi. Old Mountain Station entre dans cette catégorie aussi.
Parmi les groupes bourgeois, je placerais par exemple Syd Matters. Aucun jugement de valeur : il n’est pas spécialement plus noble d’être dans l’une ou l’autre des classes. Il y a des groupes bourgeois que j’adore, comme Diving with Andy. C’est comme ça, ils entrent naturellement (et archi-subjectivement) dans l’une ou l’autre des classes. Swell = groupe pauvre, Beach House = groupe bourgeois, etc.
Certains soirs de concerts, il m’est arrivé de me sentir mal à l’aise avec le groupe dont nous partagions l’affiche. Pourtant, les choses pouvaient tout à fait coller humainement et musicalement – le clivage se situait ailleurs ; je ne suis jamais parvenu à l’expliquer autrement qu’à travers ce filtre : qu’ils le veuillent ou non, ils étaient bourgeois. Au moins ce soir-là, dans ce contexte précis. L’inverse s’est passé aussi : le jour où Gâtechien et Angil and the Hiddentracks ont joué ensemble, aussi différents soient-ils sur le papier, j’ai trouvé une grande cohérence à la programmation. Nous étions tous les deux pauvres.
L’affiche du mercredi 30 mars à l’Espace B est donc analogue, et j’espère qu’un maximum de curieux, amis, parfaits inconnus et supporters historiques seront présents.
Nous jouerons nos nouvelles chansons, composées il y a plusieurs mois et déjà éprouvées sur scène depuis quelque temps. Nous avons la chance de présenter notre futur album en concerts avant de l’enregistrer (l’été prochain) ; c’est un luxe que nous n’avons jamais goûté jusqu’ici, et c’est très plaisant. Nous épiçons évidemment le set avec des extraits de nos trois albums précédents.
Le plaisir de jouer est d’autant plus grand que la formation est nouvelle : Flavien, qui jouait auparavant du Farfisa et du carillon, est désormais batteur (place qu’il occupe déjà talentueusement dans les groupes Jerri et Deschannel). Il y aura aussi Pauline (contrebasse), Jean-Christophe (violon, bugle), Thomas (trombone, percussions), Pierre-Alain (clarinette) et moi (guitare, percussions, chant).
Plus de clavier, plus de métallophone : on a l’impression de s’être éfeuillé pour se rapprocher de l’os, de chercher quelque chose de plus brut, plus immédiat. Nous avons reçu des encouragements sincères et appuyés lors de notre précédente série de concerts, et l’enjeu de celui-ci est d’autant plus important pour nous qu’il s’agit sans doute du dernier concert à Paris avant un bon bout de temps. |