Patrick Rambaud (de l’académie Goncourt que c’est précisé sur la couverture, n’est-ce pas un tantinet prétentieux tout ceci ? Est-ce que je dis où je bosse moi quand je me présente ? Non, c’est vrai que c’est moins prestigieux…). Bref, un quatrième tome, en forme de chronique, pour garder mémoire du règne de notre cher président Sarko : Quatrième chronique du règne de Nicolas Ier.
L’œuvre retrace les boires et les déboires de sa Majesté Névrosée et de sa cour de l’été 2009 à l’été 2010. Et quels déboires, tout y est, même ce que j’avais oublié. Du cochon qui éternue au Mexique, fustigé par la Baronne Bachelot et ses vaccins à épuiser, à la prestation ratée de Madame sous l’objectif de Woody Allen, en passant par Bettencourt, le Duc Villepin et le coup de pied aux fesses de Monseigneur le Dauphin sans diplôme à la mèche blonde…
Présenté comme une cour royale, avec ses sujets, ses conspirateurs, ses mignons et ses courtisanes, le gouvernement est minutieusement mitraillé par Patrick Rambaud. Les machinations, les scandales choisis, la communication calculée, les prises de décision, les discours, tout est disséqué et systématiquement critiqué, mis sous un projecteur dévalorisant.
Il y a certainement une grande part de vérité dans le discours tenu par l’auteur, il est tellement facile de critiquer, surtout quand on n’a pas toutes les cartes en main, facile de sortir une phrase de son contexte pour s’indigner sur le vocabulaire, facile de rire d’une chute, d’une glissade, quand on n’en fait jamais. Je ne vais pas me faire des amis, mais franchement, je n’en veux pas de son trône moi, alors je me tais puisque je n’ai pas de solution à lui proposer.
L’auteur est un bon français de l’académie, il sait crier au scandale et pleurer à l’infamie, il sait pointer tous les défauts et les dysfonctionnements, sans chercher aucune qualité, même petite, ce qui est plus difficile à faire sans paraître démagogue. C’est ça la France, il est plus facile de se faire des amis en crachant sur son voisin et en glorifiant le cancre plutôt qu’en cherchant des circonstances atténuantes et en acceptant l’imperfection.
Le livre est une chronique acerbe et blasée d’une année de gouvernement qui a forcément tout fait de travers (à croire que ne rien faire aurait été mieux ?), prometteuse d’une suite encore pire, au vu de ce qui se déroule actuellement…
Ah, la politique… Rambaud président ? |