Les fils spirituels, des Who et des Kinks sont de retour. Laissant un peu de coté les influences garage, devenue peut être trop évidente. Les Hushpuppies font un petit détour par les années 80 et reviennent avec une teinte new wave, krautrock et même disco.
Pour ce disque, le groupe a eu beaucoup plus de temps que sur les précédents opus... Quand on n'a plus de label, on a forcément moins de pression... Du coup ils ont monté leur propre structure et ont bossé tranquillement dans leur coin, en peaufinant et retravaillant énormément chaque maquette.
Leur musique est peut être moins accessible qu'avant, à l'image de la longue intro du morceau "Open Season", qui donne le ton en mixant riffs de guitares et rythmes électro tout en gardant une ambiance illuminée grâce aux mélodies et aux arrangements très travaillés. Le second morceau, "Okinawa Living Wage" swinge tout en réverb et devrait être dans la BO du prochain Tarentino. Le titre "Stop" avec ses bruits de sirènes en fond et sa basse sautillante, est redoutable d'efficacité. "Low Compromise Democracy" et "Zero one" ont des claviers et des rythmes que Depeche Mode ne renierait pas. "Rodeo", "Poison Apple" et "Frozen Battle" ont une teinte new wave très assumé. "Every night I Fight Some Giant" est une sorte de berceuse post moderne toute en mélodie fiévreuse.
C'est peut être un poils moins pop que ce à quoi ils nous avaient habitué. Ils ont exploré des territoires plus sombre. Allant flirter avec l'électro et le post-rock. Les textes en anglais, sont inspirés des travaux d'un philosophe, sur la dualité inévitable de l’homme et les questions existentielles qui en découlent. Outre le nom, c'est l'album en entier qui est bipolaire, on y trouve des titres légers et faciles d'accès qui s'opposent à des morceaux plus travaillés, plus difficiles à appréhender, ou il faut faire l'effort de rentrer dedans pour l'apprécier.
Les Hushpuppies sont un des fleurons de la scène indie française de qualité depuis très longtemps. Ils reviennent et prennent des risques. Les guitares déferlent accompagné par des nappes de claviers vintage, pour aller chercher des références dans les années 80, mais ça marche. Que demander de mieux ? |