Gaëtan,
Cela fait moins d'un an que je t'avais écrit suite à ton concert à l'Aéronef, je me sens obligée de maintenir la tradition après ton passage lillois cette année. Moins d'un an d'écart entre les deux spectacles : c'est peu, très peu, trop peu assurément. D'une fan un peu amourachée qui t'a déballé sa chronique comme une déclaration, je suis devenue une critique un peu plus mitigée de ce que tu deviens sans le reste des Louise.
Une bonne chose pour toi, le succès semble bien te réussir - une conséquence de tes deux victoires de la musique ? Je suis arrivée un peu tard dans la grande salle de l'Aéro, et j'ai été fort étonnée de la constater pleine à ras bord, comme elle ne l'est habituellement que pour des artistes bien plus reconnus internationalement. Tu demandais qui de nous n'était pas présent l'année dernière, et une majorité du public a levé la main, preuve que tu as réussi à te tailler une belle route. Quant à moi, j'ai du laisser mon bras baissé, et peut-être est-ce là pourquoi j'ai été tant déçue de ton spectacle, n'ayant cesse de le comparer à celui de mai 2010.
Alors certes, il y avait toujours toi, tes mimiques, tes sauts de cabri, tes "Salut tout le monde ça va comme vous voulez ?" qui seront toujours des réminiscences de ce que j'aime tant chez toi. Le public te suivait bien en tout cas, ravi de te retrouver, acclamant ton énergie, ta communion avec tes instrumentalistes. Ceux qui ne t'ont pas vu l'an passé ne se sont pas ennuyés à voir exactement les mêmes morceaux, un peu plus débités, mécaniques, trop répétés… Mais surtout selon moi insupportables de longueur. Il faut dire qu'il y a du travail pour tenir une heure trente sur scène avec quarante minutes d'un album unique, mais tu aurais pu faire preuve d'originalité, ajouter un peu plus de reprises et d'inédits, tu ne crois pas ? Il était épuisant de voir ces morceaux s'étirer à n'en plus finir, incluant de longs solos de batteries (deux sur scène, il faut bien les rentabiliser), les faisant durer et durer encore à la limite de l'insupportable.
Je l'avoue, je suis un peu remontée contre toi, sûrement injustement : le restant de ton public était chaud, très chaud, chantant, dansant, sautant, ravi de te retrouver sur scène, comme je l'étais l'an dernier. Les rappels se sont succédés malgré un temps écoulé, que ce soit par un deuxième passage de "Help myself" ou un dernier "Inside Outside" pour faire tes adieux. Je n'arrivais pas à participer à l'euphorie générale et bougonnais dans mon coin, prenant peu à peu conscience que, même si tu réussissais dans ta voie, tu t'éloignais de ce que j'aimais en toi.
Alors voilà, Gaëtan. Tu as réussi à conquérir ton public et je t'en félicite, mais ne m'en veux pas si je ne suis plus si enthousiaste face à toi. Plutôt que de m'imposer un "Dis-moi encore que tu m'aimes", j'aurais préféré être encore autrefois, où tu me chantais la question "Est-ce que tu m'aimes encore ?". Moi en tout cas, je me la pose. |