Formé en 2004 à Providence, le groupe au nom de parasite forestier (tique de chevreuil) sort The Black Dirt Sessions. Emmené par John McCauley, le chanteur-guitariste-compositeur, le combo s’aventure dans les contrées très peuplées du folk-rock.
L’album est sorti depuis un long petit moment déjà, mais est passé au travers du filet tissé par nos oreilles attentives. Et bien, finalement, on peut dire qu’il n’y a pas de hasard.
Issu de sessions de leur précédent album Born on flag day, le présent opus se pose donc là, dans la continuité de l’œuvre entamée antérieurement et distille du folk-rock assez conventionnel. Mais à tout compte, pas de faux procès : est-il réellement possible de faire original dans ce style autant fréquenté que l’autoroute du midi un premier week-end d’aout ? Et puis si l’originalité n’est pas forcément au rendez-vous, reste à miser sur l’efficacité.
Troisième album du quintet, The Black Dirt Sessions sent bon l’américana, le sud moite. La voix rocailleuse du chanteur attire tout d’abord le chaland puis lasse un peu à la longue. Avec onze titres qui se suivent et se ressemblent, de manière positive on parlerait d’un grand sens de l’homogénéité.
L’album s’ouvre sur "Choir of angels", classique ballade mi-tempo où la voix pleine d’aspérités de John McCauley, se double tout au long du morceau. Quelques pistes plus loin, "Goodbye, dear friend" complainte au piano, peine à faire hérisser le moindre poil de bras tandis que "Piece by piece and frame by frame" essentiellement à la guitare acoustique séduit légèrement par son dépouillement. Dans "Mange", on croit discerner pas bien loin la queue fourchue d’un "Sympathy for the devil". Ne manque plus que les OuhOuh et une accélération de tempo pour boucler l’affaire. Et alors que "When she comes home" se fait très Jayhawks dans l’âme, "Hand in my hand" s’approche du "Don’t let me down" d’un autre quintet, anglais celui-là. Puis l’honorable "Blood moon" s’enfonce dans le bayou, atmosphère marécage, dans lequel on s’attend à voir un alligator pointer le bout du museau. Enfin l’album se conclut par "Christ Jesus", morceau piano et violoncelle légèrement pompeux qui donne l’occasion au chanteur d’essayer une dernière fois de toucher notre fibre sensible avec un chant tentativement déchirant.
Bon, honnêtement, ça se laisse entendre. Le groupe, lui, s’écoute un peu trop, ce qui fait au moins cinq auditeurs très contents. Concernant les autres, ils pourront toujours attendre la prochaine brocante dans l’espoir ( ?!) de trouver l’album. Ni original, ni très efficace, le constat n’est pas très favorable. Et quitte à écouter une voix rocailleuse, on se tournera plutôt vers le regretté Calvin Russel disparu il y a peu.
Aparté :
"Dirty…" : Les Stones avaient sorti en leur temps Dirty work, album qui portait bien son nom. Y aurait-il une malédiction concernant les disques ayant ce mot dans le titre ?
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