Nouveau venu sur la
scène rock indé, Flotation Toy
Warning, quintet londonien formé (de gauche à
droite) de Nainesh Shah (guitare), Colin
Coxall (batterie), Ben Clay ( guitare
et basse), Vicky Wes (claviers, chant)
et Paul Carter (chant) fait déjà
beaucoup parler de lui avec son premier album "Bluffer's
Guide to the Flight Deck" sorti chez le label Talitres.
La demie heure a passé bien trop vite pour essayer d'en
savoir plus sur ce groupe qui ne nous dit pas tout.
La Route du Rock est votre première prestation
française ?
Paul Carter : Oui. Quelques concerts sont prévus
en France en octobre et novembre.
Pour les férus de sémantique en
France, quel mystère recouvre le nom de Flotation toy warning?
Paul Carter : Colin, le batteur a failli se noyer
et il s'est accroché aux balises qui sont au large sur lesquelles
est indiqué qu'elles ne constituent pas des bouées
de sauvetage. C'est donc en souvenir de cet incident dramatique.
Et puis nous voulions faire un peu de prévention.
Avez-vous peur de l'eau ?
Batteur : Non, j'adore nager. Pour la forme. J'aime
beaucoup nager dans les piscines des hôtels.
Apparteniez-vous à d'autres groupes avant
de constituer Flotation toy warning ? Si oui, dans quel registre
musical et si non quelles sont vos influences?
Paul Carter : Moi, non. Danish Jouait du washboard,
Colin jouait des cuillères et le guitariste jouait du banjo
sur sa tête. Notre principale influence c'est Ennio Morricone.
Vous ne jouez pas de le pop music conventionnelle
au format de chansons de 3 minutes.
Paul Carter : Nous aimons faire des expériences.
Curieux, nous passons beaucoup de temps à chercher des effets,
à bricoler. Parfois, on arrive à rien. Les meilleures
idées arrivent par hasard.
Les revues vous comparent à Grandaddy ou
Mercury Rev, Sophia. Que pensez-vous de ces rapprochements?
Paul Carter : Ce sont des références
élogieuses. Nous avons beaucoup aimé le premier album
de Mercury Rev. Grandaddy est un groupe talentueux. Mais nous aimerions
être perçu comme ayant un son spécifique. J'aime
beaucoup Dave Baker qui joue sur des morceaux du premier l'album
de Mercury Rev, "Yerself is Steam" et sur le second "Boces".
Quels sont la place et le travail apportés
aux textes?
Paul Carter : Pour moi, les textes constituent
la partie ardue. Se mettre devant une feuille de papier blanc pour
écrire n'implique pas obligatoirement l'inspiration. En général,
le plus intéressant et le plus réussi arrive de manière
inconsciente quand on est devant le micro. Ensuite en général
on change quelques mots par ci par là, c'est tout.
Comment avez-vous choisi le titre de l'album "Bluffer's
Guide to the Flight Deck" ?
Paul Carter : Nous avons choisi un titre très
musical avec une idée de bluff parce qu'aucun de nous à
part Vicky qui joue des claviers sait lire la musique. Le plus important
ce sont les idées. Il y a d'excellents musiciens au niveau
technique qui interprétent une musique très ennuyeuse.
N'importe qui peut faire de la musique. Il faut laisser libre cours
à l'instinct, à la créativité. Par ailleurs,
le nom de l'album est aussi le titre d'un livre (ndlr : de Ken Beere).
Compte tenu de l'intensité de votre univers
musical et de la longueur des morceaux et du fait que vous vous
estimez être des bidouilleurs, comment cela va-t-il se traduire
sur scène et avez-vous déjà une expérience
de la scène ?
Paul Carter : En fait au début on était
très rigides et on essayait de faire au mieux, maintenant
on commence à avoir plus d'expérience et on se laisse
un peu plus aller. On joue ensemble depuis presque 2 ans maintenant.
Vicky West : Sur l'album la musique est assez
complexe et assez difficile à jouer live mais nous essayons
néanmoins d'en être le plus proche possible.
Paul Carter : Notre expérience scénique
est particulière car nous préférons jouer dans
des lieux peu conventionnels comme les églises, les barges, ...
Vous souhaitez avoir un son singulier. Quel est-il?
Paul Carter : Notre univers musical est inspiré
par les rêves, la beauté des paysages, des voyages
imaginaires.
Votre premier album va sortir dans les prochains
jours en France. Comment vous sentez-vous notamment pour le concert
de ce soir ?
Paul Carter : Nous sommes confiants car sur Google
la recherche aboutit principalement sur des chroniques françaises.
Nous sommes donc très flattés. Et nous trouvons même
cela un peu sophistiqué que la presse française s'intéresse
à notre travail. |