Si on doute encore de l'importance de Frànçois and the Atlas Mountains dans le paysage musical, plusieurs indicateurs sont là pour nous donner une petite idée de cela.
Tout d'abord le premier album du groupe est sorti sur l'excellent label Talitres, dont la réputation de son catalogue quasi parfait et celle de découvreur de son boss ne sont plus à faire et sont qui plus est parfaitement justifiées. Joli succès à la clé (toutes proportions gardées) tant public qu'au niveau critique.
Tellement apprécié d'ailleurs que voilà Frànçois et son "à" signé sur un label encore plus mythique puisqu'il s'agit de Domino dont la réputation est encore moins à faire et qui plus est internationalement. Cerise sur le gâteau, Frànçois and the Atlas Mountains est le premier groupe français à avoir les honneurs de ce label américain. La classe quand même. Ben si !
Si on ajoute à cela que le jeune homme revendique volontiers le fait qu'il est venu à la musique grâce à la pochette de Remué de Dominique A et que par ailleurs, il est également peintre et vidéoaste, avouons, donc, qu'il y a matière à s'intéresser aux 4 garçons dans le vent Picto-Charentais. Et puisque nous en sommes à parler de Dominique A, les fans apprécieront l'hommage appuyé (n'en est-ce pas un ?) sur "Cherchant des ponts", proche de l'univers de A dans le choix du titre mais aussi des mots et des sons mis en valeur par un superbe duo digne de l'époque A / Breut. Grand morceau de ce disque à défaut d'être le plus représentatif ou le plus spectaculaire.
Autre titre incontournable, "Les plus beaux" qui ouvre le disque restera longtemps gravé dans votre mémoire avec son refrain entêtant comme rarement chanson française n'en connaît à ranger du côté de quelques autre tubes obsédants façon "Le cri du papillon" de Murat par exemple. Absolument réjouissant.
Mais ce qui fait aussi la force de Frànçois and the Atlas Mountains, c'est le mélange. Mélange des genres musicaux piochés autant dans la chanson française que dans la pop anglaise ou la musique africaine ou sud-américaine.
Mélange aussi des langues puisqu'avec un naturel et une fluidité surprenante, Frànçois passe du chant en français au chant en anglais sans transition, c'est-à-dire quasiment d'une phrase à l'autre au sein d'une même chanson. Difficile exercice ici mené avec brio et élégance.
Dernier point, Frànçois and the Atlas Mountains ne laisse pas indifférent, il fait partie des groupes que l'on aime ou déteste. Et c'est aussi un signe que désormais, il faudra compter avec Frànçois et sa pop originale et reconstruite pour mieux revivre sous une forme hybride dont il semble detenir une bonne recette. De la cuisine moléculaire avec des produits du terroir. Original, classe et roboratif. |