Le troisième opus de Zëro sortira cette semaine, une belle occasion de retrouver les lyonnais revenus au mieux de leur forme. Hungry Dogs (in the backyard) est un album très abouti. Non pas que les deux précédents opus du groupe souffraient d'un manque de maturité ; loin de là, simplement les recherches musicales sont ici très réussies, et les morceaux sont tirés au cordeau. Le son est quant à lui impeccable, fouillé et rempli de petites ingéniosités comme à l'habitude.
Dès l'introduction de "Fast Car", le ton est donné par une rythmique urgente, une construction progressive, pleine et entière. Le titre est haletant, du début à la fin. Fidèles à leur diverses influences, il faut voir "Cracker's Ballroom" comme un hommage à l'histoire du rock, un titre tout en puissance, syncopé. La voix d'Eric Aldéa se fait rockeuse à outrance, telle une caricature d'Elvis ou plutôt comme un Lux Interior.
Tout au long de l'album, les prises de risque musicales sont fréquentes, rien ne reflète la facilité, les compositions sont tournées vers la recherche et les anciennes recettes qui ont fonctionné par le passé, ne sont pas légion, la composition frénétique apporte son lot de bonnes surprises. "First Turn to Last", titre urgent, frénétique, un chant enragé, conduisant à un final en contraste avec le reste. Enchainant sur le titre suivant, "The Trap", qui lui est beaucoup plus lumineux mais tout autant urgent et retenu. Deux titres pour une composition, c'est de la grammaire musicale, avec sujet verbe et complément.
Toutes ces années à sillonner les studios de répétition, salles de concert, cela se ressent dans les compositions de Zëro qui sont alléchantes, encore un album fait de recherches musicales, d'essais très convaincants et totalement à propos. |