Bluffer's guide to the flight deck est le premier album de Flotation Toy Warning, et pourrait bien devenir un de ces premiers albums indispensables à votre discothèque.

Tout d'abord afin de disperser tout malentendu, Flotation Toy Warning est un groupe anglais. En effet, les influences musicales évidentes de ce disque font immédiatement penser à un groupe venu d'outre-Atlantique, disciple de Mercury Rev, Flamming Lips et autre Grandaddy mais il n'en est donc rien.

Le club des 5 de Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) est composé de 4 membres pas rock star attitude du tout et mené par le charismatique Paul Carter, plus glamour avec ses cheveux courts bicolores, son piercing à la lèvre et ses lunettes dignes d'un plagiste italien.

Si on ajoute à cela une voix de ténor d'opéra on se rend vite compte du décalage entre la musique de Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) et ce personnage.

Car, pas glamour pour 2 sous, la musique de Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) n'est pas forcément aisée d'accès. Bricoleurs de génie plutôt que musiciens talentueux (de leur propre aveu) les Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) créent un univers sonore plus que des morceaux pop classiques.

De l'interméde un peu psychédélique de "Made from tiny boxes" à l'épique "Donald Pleasance" de 9 minutes 30, les chansons de Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) se déroulent lentement, à leur rythme, résultat de leur rêves les plus beaux et les plus fous.

Dans cet univers onirique et mélancolique fait de sensations plutôt que d'images, la voix de Paul s'en donne a coeur joie en nous offrant une palette très (trop ?) diversifiée de ses possibilités. Parfois douce et fragile elle glisse sur les mélodies à la manière d'un Neil Hannon particulièrement sur "Donald Pleasance" ou "Even Fantastica", parfois impressionnante et impériale, elle sait aussi s'imposer comme sur "Popstar researching Oblivion" ou sur la seconde partie de "Losing Carolina for Drusky" façon stentor.

Flotation Toy Warning (merci le copier/coller), au nom aussi improbable que Jesus and Mary Chain en son temps et au titre de disque aussi tiré par les cheveux que ceux de A Silver Mount Zion, tiens ici avec "Donald Pleasance" sans doute le meilleur single de l'année 2004, comme me le soufflait Fred. Avec son orchestration complexe et luxuriante, ces arrangements tordus mais toujours en plein dans le mille ce titre n'a que le défaut de sa longueur qui l'empêchera sans doute de franchir la porte des radios. Qu'à cela ne tienne, les autres titres sont à l'avenant et le trio "Fire engine part 1", "Fire engine part 2" et "Even Fantastica" qui lui succèdent est tout aussi impressionnant.

Peut être trop propre sur lui pour certains mais plein d'inventivité et de bon goût, Bluffer's Guide to the Flight Deck est bien plus qu'un catalogue sous influences ; il marque le début d'une nouvelle référence en matière de musique anglosaxonne, loin du brit pop et du power rock : voici née la Flotation musique.

Toujours entre douceur et puissance, entre rêverie et mélancolie, les chansons de Flotation Toy Warning (merci le copier/coller) sont aériennes, portées sur des nappes d'instruments (claviers mais aussi guitare, basse batterie, tout ce qu'il y a de plus classique) et nous nous abandonnons volontiers à ce voyage.

Même les Inrocks parlaient du groupe anglais le plus intéressant depuis les Tindersticks... comme quoi les grands esprits finissent toujours par tomber d'accord !

Puisqu'on vous dit que ce disque est indispensable !