On a un peu l'impression de ne pas avoir entendu ça depuis les Yeah Yeah Yeahs : un rock punkoïdal à l'énergie indéniable, spontanée, féroce, emmené par un chant féminin fou et bel. Depuis les Yeah Yeah Yeahs, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps que ça, finalement.
Les quatre musiciennes de Wild Flag viennent de Portland. Avant de s'unir sous la même bannière, elles ont fait leurs armes en cercles concentriques, dans des formations parallèles aux intersections multiples, ont appris à se connaître, à jouer ensemble durant une décade – ce qui explique certainement l'impression de facilité évidente de ce premier album, enregistré live.
Mais il ne faudrait pas réduire les Wild Flag à ce rôle de phénomène girly-punk glamour d'une saison automne-hiver en manque de sensation musico-sexy-chic. Il y a parfois dans le magma bouillonant de cette énergie quelques instants d'une touche de folie bien plus délicieuse, qui pourrait aller jusqu'à rappeler Deerhoof (de ci de là, par exemple sur "Glass Tambourine" ou sur "Black Tiles"), un rien de lyrisme qui ne sera pas sans évoquer la Patti Smith récitante de Gung Ho ou Radio Ethiopia (c'est palpable sur "Racehorse"). Une voie plus personnelle que l'on espère voir le quartet suivre plus avant pour ses prochains efforts, histoire d'aller plus loin que les ondes FM et les premières parties efficaces de festivals où l'on vient pour d'autres, plus médiatiques. |