Un fois n'est pas coutume, Dan San ne m'est pas inconnu. Quelques mois en arrière, alors que le groupe liégeois se faisait connaître avec son premier EP, je découvre "Pillow". Le titre phare m'attire. Je me souviens encore de cette première écoute : un mélange étrange entre inquiétude et béatitude. Quelques mois en avant, me voici contemplant leur premier album : Domino avec cette même impression. Elle me revient. L'immensité des montagnes devant les yeux me fait même murmurer d'autres mots, un peu naïfs : nature, calme, vide...
Mais surtout : simplicité. Simple comme bonjour ou plutôt comme "merci". Cela ne veut pas dire que je trouve les compositions du groupe simples, loin de moi cette idée. Au contraire, elles sont finement orchestrées, parfois grandiloquentes mais surtout mystérieusement harmonieuses. Étrange car la tension y est omniprésente. La présence de violon et piano crée une atmosphère inquiétante. On la retrouve aussi dans le verbe, dans les mots. Et pourtant, tout semble s'éteindre lorsque les élans de voix apparaissent, légers et aériens, flânant sur les notes. Les cordes s'enchevêtrent de manière fusionnelle. Serait-ce le timbre de voix de Coldplay ? Ou de Fleet Foxes ? Une réincarnation de Simon & Garfunkel ? Thomas Médard et Jérôme Magnée, noyau des six, ont indéniablement cette passion du folk qui nourrit les 13 titres de l'album.
Et l'ensemble paraît si simple : fermez les yeux, vous vous retrouverez en plein cœur des montagnes, naïvement. L'album vous mènera sans nul doute vers l'introspection. Je m'y suis faite prendre au piège et ai été touché par cette douceur qui se dégage de Domino.
La musique de Dan San incarne pour moi ce rêve fou d'atteindre, de toucher la douceur et l'apaisement au travers des notes. Un premier album déjà grand. |