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puce Polder - Tycho Brahé
En appartement  (Lille)  dimanche 1er avril 2012

Dans une autre vie, j'aurais peut-être tiré délicatement de ma besace une plume et un long parchemin pour écrire une vida. J'y aurais méticuleusement dessiné des torrents d'enluminures.

Consciencieusement, j'aurais recueilli de la plus belle manière les paroles des troubadours Polder et Tycho Brahé. Je pensai que cette image de musicien itinérant était bien dépassé, que c'était un fantasme, que j'étais trop influencée par Highlander. Pourtant, en cet fin d'après-midi dominical, cette idée me hante agréablement.

Je divague en ce lieu inconnu, salon cosy et accueillant, attendant avec impatience les premières notes. Je pourrai raconter comme autrefois... - Le hasard et l'aventure façonnent cette incroyable histoire. Un des musiciens aura sûrement suggérer : "Et si nous menions nos pas vers cette lointaine contrée lilloise ? Je connais un hôte là-bas !".

Les groupes ne se connaissent que peu. Ils viennent de divers horizons : Bordeaux, Nantes, Paris. Ils ont leurs propres expériences de mots, leurs instruments les plus étranges dans leurs bagages. Mais une passion dévorante pour la musique les unit. Ils entament un bout de chemin musical ensemble. En route, ils n'ont pas la moindre idée de ce que sera le lieu, de qui sera présent pour les entendre fredonner. - Dans quelques siècles, on déterrera peut-être mon grimoire numérique... qui sait ? "En scène !"

Les discussions vont bon train mais l'hôte frappe des mains. "En scène !". L'immense tapis rouge est prêt à accueillir nos troubadours. Trois d'entre eux s'avancent. Un guitariste, un bassiste, un saxophoniste : le trio est simple mais original.

Dès les premiers filets de notes, mon immersion est vive. J'ai le sentiment que leur nom est parfait. C'est doux, aérien, troublant. Polder fait indéniablement penser à cette terre sauvage et perdue, conquise par la nature. Pour conter le paysage, il y a d'abord ces souffles envoûtants qui se mêlent : celui d'une ténébreuse basse, celui d'un sensuel saxophone parfois emporté. Ils dessinent cette atmosphère inquiétante. Et puis il y a cette voix grave et fragile. Elle joue avec les silences, danse avec les instruments alentours. Je suis tantôt figée, sur le fil, puis entraînée par le rythme. J'en oublie presque de prendre des clichés. Au travers de ses mélancoliques et mélodieuses ballades, j'y entrevois un horizon folk, à perte de vue qui me fait voyager : "Movin', Movin' to Berlin". Je tombe littéralement sous le charme de "Movement".

A peine sortie du voyage, l'exploration se poursuit. Le second groupe accorde déjà son violoncelle, sa guitare… ses casseroles ? Ses instruments-jouets ? Je ne m'en étonne pas.

En vérité, je dois avouer que j'ai déjà voyagé maintes et maintes fois sur la musique de Tycho Brahé. Cela fait quelques temps que j'attends avec impatience de voir enfin jaillir la musique, en chair et en os, en live. Le projet paraît fou, composé en partie de bric et de broc, et pourtant si touchant.

Les albums, je les ai souvent écoutés en imaginant un dompteur de sons - Il doit sûrement passer du temps à les collectionner, non ? Etranges, drôles, imparfaits, bizarres, les laissant vivre leur vie sauvage dans une immense boîte musicale ?

- Et en chaque morceau pourtant, ils deviennent somptueusement dissonnants, fragiles, tendres, mélodieux.

Voici le premier morceau et je m'émeus déjà. Je connais, je me souviens et pourtant je redécouvre. Je m'émporte sur la fragilité de "Sortir de l'Hiver".

Je me remémore le dernier roman de Mathias Malzieu en écoutant "Le saut de la mort". Je suis touchée par l'interprétation puissante de "La distance aux choses". Sam Nolin paraît y laisser ses tripes. Oh... Aucun doute, cette fin de journée est exceptionnelle.

C'est la première fois que je vis cette expérience des concerts en salon. Elle restera inoubliable. Je me demande tout à coup si je suis en quelque sorte privilégiée ? Il y a quelques siècles... oui... sûrement. Aujourd'hui, la tendance des concerts petits formats fait son chemin.

Derrière, c'est un travail titanesque de fourmis musicales, de dénicheurs de groupes. Alors bravo ! Bravo pour ce bel après-midi ! Bravo pour ces concerts ! Bravo car je trouve une immense satisfaction à laisser de côté parfois les super-productions pour se nourrir de la fraîcheur d'une multitude de petits groupes, talentueux : ces troubadours qui font de la musique pour la musique. Je vous le conseille chaleureusement : continuer à fouiner, laisser vous emporter dans ces voyages imprévus... Vous y croiserez avec bonheur Polder ou Tycho Brahé et bien d'autres encore.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album White Out de Polder
La chronique de l'album Le Temps qui passe de Tycho Brahé
La chronique de l'album Géographies - Apologie de la Reprise collective de Tycho Brahé
La chronique de l'album Parallaxe de Tycho Brahé

En savoir plus :
Le Bandcamp de Polder
Le Myspace de Polder
Le site officiel de Tycho Brahé
Le Bandcamp de Tycho Brahé
Le Myspace de Tycho Brahé

Crédits photos : Rachel Debrincat


Rachel Debrincat         
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