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Interview  (Ici d'Ailleurs)  avril 2012

Entretien entre deux averses printanières et agrémenté d’un sublime thé provenant directement de Chine, le tout au son de ses albums 613 et Invisible et où il est question de musique, de Michel Chion et d’amitié…

Tu as fait tes classes au conservatoire de Metz, quels sont tes rapports à la musique "classique" ? Compositeur, écriture, harmonie...

Louis Warinsky : J’ai commencé par le violon puis ensuite le clavecin, et j’ai suivi les cours pendant dix ans environ et j’ai un peu décroché au bout d’un moment, à l’époque des examens de fin de deuxième cycle. J’ai donc arrêté le conservatoire pendant un an seulement mais pas la musique, continuant d’en faire en groupe avec des potes ou tout seul dans mon coin, à improviser. Je suis revenu au conservatoire mais je me suis inscrit uniquement en formation musicale et par la suite en classe d’analyse, me rendant compte que c’était la seule chose qui m’intéressait.

J’ai toujours préféré comprendre la musique, étudier l’analyse plutôt que de rentrer dans cette démarche d’instrumentiste de conservatoire. J’ai fait ensuite la fac de musicologie, passé ma licence, et le CEFEDEM de Lorraine pour passer mon Diplôme D’Etat en Formation Musicale. J’ai donc un vrai parcours, mais j’ai toujours été plus intéressé par la théorie que par la pratique instrumentale, plus dans une soif d’apprendre comment fonctionne la musique.

Écoutes-tu encore des compositeurs "classiques" comme Bach ou Stravinsky ?

Louis Warinsky : Je n’écoute pas de Bach, mais j’écoute beaucoup plus Debussy ou Ravel qui me parlent complètement, j’écoute du Bartók ou du Berio. Dans la musique contemporaine, il y a des compositeurs qui m’ont marqué comme Xenakis, Ligeti et toute la musique répétitive Steve Reich, Glass, Terry Riley, Gavin Bryars, et toute la musique concrète. J’ai failli partir dans des études comme ça, je voulais faire Louis Lumière, le rapport au son, au cinéma, je suis fan des écrits de Michel Chion, le son chez Goddard, la nouvelle vague…

J’ai un livre de référence qui est le Que sais-je ? de Michel Chion qui s’appelle "La musique Electroacoustique" que je trouve tellement d’actualité et même si cela parle de vieux matériel, électrophone, etc., la démarche est toujours exactement la même. Quand j’écoute Debussy ou Ravel, je suis admiratif de l’orchestration, j’aime les grands contemporains, Ligeti, Stockhausen pour l’idée du concept, j’aime le fait qu’une idée génère une œuvre et cela m’influence énormément, le cheminement du travail sur bande à la transposition instrumentale. J’ai aussi beaucoup étudié François Bernard Mâche sur la musique mixte, l’utilisation des sons naturels mélangés aux sons instrumentaux.

Comment se déroule ton processus créatif ?

Louis Warinsky : On n’a pas parlé de Cage, mais il y a une dizaine d’axes qui sont moteur pour moi, des problématiques… Il m’arrive de travailler sur le hasard, sur les structures aléatoires, des trucs comme ça. Au niveau rythmique, je travaille beaucoup comme ça, cela peut être des expérimentations de ce genre. Mais je peux être dans une approche de composition classique, aux claviers avec des plans d’accords. Sinon quand je ne sais pas quoi faire, je prends un micro et j’enregistre des sons, pas forcément des sons à hauteur définie. Si un objet arrive chez moi et qu’il a une hauteur, je vais l’enregistrer et je vais en faire un son de clavier que je réutiliserai un jour ou l’autre.

Comme Pierre Henry et sa collection / bibliothèque de sons…

Louis Warinsky : Exactement. Ce qui est génial maintenant, c’est que l’on ne travaille plus sur bande, on a des samplers, tu as un son, tu peux vraiment le jouer sur un clavier, je travaille beaucoup comme ça. Sinon je prends aussi des sons sur des disques quand j’ai besoin de sons de harpe ou de flûte, j’écoute des morceaux et j attends le moment où il n’y a qu’une seule note, et j’enregistre cette note et du coup je me fabrique un son avec ça. Avant j’utilisais des samples dans une tradition plus hip-hop ce que je fais beaucoup moins. Je suis très intéressé par différents savoir-faire que ce soit la musique concrète, que ce soit la synthèse, que ce soit l’intervention du hasard ou des choses plus classiques comme des canons.

Tu es autant intéressé par la forme que par le son.

Louis Warinsky : Voilà ! Il m’arrive de travailler sur le son, fabriquer des instruments. En live, je me suis construit un dispositif qui m’est propre et qui m’est hyper intuitif, je fais un peu de programmation j’utilise des joysticks, j’ai fabriqué des controlers… J’adapte les machines à mes besoins plutôt que l’inverse. Le problème dans la musique électronique, c’est que l’on travaille avec un logiciel par exemple, et que le logiciel propose une manière de penser et pour moi tout l’intérêt est d’utiliser ce qui peut être intéressant et de voir quelles sont les limites et comment contourner ces limites.

A quel moment penses-tu ajouter une voix ? Comment choisis-tu ce featuring ? As-tu des artistes avec qui tu rêves de collaborer ?

Louis Warinsky : Une chose est sûre, moi je ne chante pas vraiment, je n’écris pas de texte et ma voix ne passe pas très bien dans la musique que je fais. Ce n’est pas l’envie qui manque, c’est juste que je trouve que le résultat n’est pas forcément terrible. Quand je fais appel à quelqu’un, c’est rare déjà, il n’y a que deux personnes avec qui j’ai bossé : Matt Elliott et Gérald Kurdian. C’est parce que ce sont de très bons amis. Je n’ai pas envie de faire un truc artificiel, d’essayer de contacter quelqu’un pour faire un morceau, moi je veux que cela reste humain, je ne veux pas d’un truc à distance et voilà.

Matt, c’était le coup de foudre du label quand je suis arrivé chez d’Ici d’Ailleurs, le fait de l’avoir rencontré et d’avoir découvert que c’était aussi lui The Third Eye Fondation que j’écoutais quand j’étais au lycée, c’était une vraie rencontre. Du coup c’est naturel, on bosse vraiment ensemble, il vient ici, il passe quelques jours, on bosse sur la musique, sur les textes.

Gérald est quelqu’un que j’ai rencontré au Canada et c’est devenu vraiment un ami. J’adore sa voix et j’adore bosser avec lui, j’ai d’autres projets avec lui (ndlr : avec le conservatoire de Laval). Du coup, je fais les morceaux pour eux et je sais quels genres de trucs vont marcher parce que je les connais bien. Avec Gérald, j’ai fait un morceau assez nu, avec ses harmonies un peu biscornues qui fonctionnent bien avec ses textes, avec son côté un peu mystérieux et puis avec Matt je pars sur des trucs presque encore plus abstraits, plus spoken word.

C’est l’amitié qui t’anime donc.

Louis Warinsky : C’est l’humain oui, je ne pourrais pas concevoir de travailler avec des gens qui ne sont pas des amis. Sur le disque, il y a Matt et Gérald qui chantent, il y a Claire Moret (ndlr : violoncelle) que je connais depuis longtemps et les guitares ont été enregistrées par un ami, Thomas Poli, qui joue avec Dominque A, Miossec. La seule collaboration que j’ai faite avec quelqu’un que je ne connaissais pas, c’est avec Mitch Pirès sur 613. Mais bon, c’était un mec du label et c’était l’occasion de le rencontrer. C’est la seule exception.

 

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