Avec leur nom à rappeler Bowie et Radiohead, les frenchy de Fake Oddity s'offrent pourtant un album à la façon pop française – mais non francophone. Bien enregistré par chez nous, à Saint-Etienne, ce troisième LP rappelle en effet Hey Hey My My, Pony Pony Run Run, Phoenix Phoenix... ou comment l'anglophonie aurait fini par faire école en hexagone.
Ceux qui connaissaient déjà le groupe s'étonneront probablement aussi de l'absence d'électricité de ce nouvel album, de la tranquillité du tempo. On les retrouverait presque croonant sur un air de bossa tout de même qu'un Jay Jay Johanson ("I am a man"), on s'apprêterait parfois à les entendre nous inviter à faire une promenade on the wild side ("Kingdom of old lies"). Certainement est-ce pour mieux mettre en avant la (belle) voix de Faik Sardag, qui fait merveille.
Ces réserves de principe écartées, reste à reconnaître que le quatuor lyonnais a réussi une belle pièce pop insouciante et légère. De la pop décervelée, comme il en faut pour les jours nonchalants d'un printemps volage. De la musique sucrée, mais sans sucre, pour ne pas faire de folie et continuer à rentrer dans son maillot de bain plein de couleurs acidulées, de l'aspartame-pop, pour ne rien déranger. Et au total, ça marche plutôt bien : c'est beau, c'est pop, c'est chouette. Et ça risque fort de se retrouver bientôt sur toutes vos ondes, c'est fait pour. |