C’est la première fois que je me fais un festival loin de chez moi. Du coup, c’était un peu comme partir en vacances. En arrivant dans un fast food dans la banlieue d’Arras, je me rends compte que le service est rapide et efficace. Le lieu est aussi super propre. Je suis donc totalement dépaysé !
Pour en revenir au festival, c’est un peu compliqué d’y aller en voiture, mais comme les hôtels de la ville sont pris d’assaut 6 mois à l’avance et que je refuse de faire du camping, avoir un véhicule permet d’aller dans un hôtel plus loin mais pas cher. Par contre, il est assez facile de se garer et même pas trop loin du festival. Le lieu est assez cool, dans la citadelle d’Arras. La grande scène est posée sur de la terre, alors que la petite scène (la Green Room), est dans un long rectangle de verdure. Comme je suis un peu à la bourre (les bouchons pour sortir de Paris), je zappe consciemment le set des Maccabees pour aller voir Lolito à 15h30 sur la Green Room.
Lolito
Le groupe est l’un des gagnants du Tremplin Main Square 2012 et balance une pop rock énergique et efficace. C’est super pop. Les deux chanteuses sont super belles (car oui c’est important, comme le disait Papy, il n’y a que les Pixies à pouvoir se foutre de leur physique et de leur look) et balancent de bien belles mélodies sur de bons petits riffs de guitare. La basse est ronde et enveloppe l’auditeur (enfin, moi en tout cas…). Le clavier balance des petits gimmick simples et efficaces qui rentrent bien dans la tête.
C’est un peu dégueulasse pour le batteur et le guitariste qui sont très bons, mais pour moi l’atout majeur du groupe est la présence des deux filles. Un véritable atout charme. Premier concert de la journée pour moi et premier gros coup de cœur. Rock, pop, musique sucrée et légère. C’est joyeux, dansant et lumineux avec une énergie punk et sensuelle.
Après ce premier set, je me rends compte que même la Green Room est équipée d’écrans géants sur les côtés de la scène. Cela permet à tous de profiter du concert, même quand il y a beaucoup de monde, ou si l’envie nous en prend, de se poser sur une chaise longue ou dans un coin d’herbe et de pouvoir regarder, malgré tout, le concert en étant assis loin de la scène. C’est plus qu’agréable. Il est aussi à noter en parlant de ces écrans géants que la réalisation est vraiment bien faite. Ce n’est pas une multitude de plans saccadés qui donnent mal au crâne comme dans certains festivals. Par contre, petit point négatif : les deux scènes sont assez proches et le son de l’une peut parasiter l’autre.
The Subways
Alors direct une grosse baffe dans la face. Je quitte à peine les deux belles de Lolito que je retombe de suite amoureux de la bassiste des Subways. Ils jouent un gros rock/punk ultra pêchu. La bassiste et le guitariste sont des balles rebondissantes qui sautent dans tous les sens quand ils n’arrangent pas la foule. Une énergie monstrueuse et incroyable. La foule qui s’amasse devant le grande Scène répond au quart de tour. Le chanteur/guitariste à des faux airs de Josh Hommes des Queens of The Stone Age mais en moins arrogant. Sur certains titres, ça part dans un délire plus rock’n roll que gros son bourrin (même si c’est là où ils sont les meilleurs). A la fin du set, le guitariste s’offre un petit bain de foule/slam dans le public. Deuxième concert de la journée, deuxième gros coup de cœur. Un sans faute pour le moment.
Un chouilla en avance pour Stuck in the Sound, je remonte tel un saumon, la foule présente dans la fosse de la Green Room, qui s’est bien remplie depuis Lolito. Dommage pour ceux qui n’étaient pas là. Ils ne savent pas ce qu’ils ont raté ! Au vue de la balance qui a lieu devant nous, Stuck in the Sound va envoyer du lourd au niveau des basses.
Stuck in the Sound
Dès le début, ça envoie le pâté, mais c’est peut-être un peu trop brouillon. La basse prend vraiment trop le dessus sur tout le reste. La voix est moins mise en avant que sur l’album. Je commence à avoir du mal à rester devant le groupe. La basse est vraiment trop forte. Les trois guitares sont noyées et se fondent juste en un mur de bruit sans aucune subtilité. Cela passe mieux sur les titres plus calmes, mais c’est quand même décevant. Si je voulais voir Stuck in the Sound, ce n’est pas pour les moments calmes. J’abandonne et je préfère partir voir le groupe sur la grande scène.
Mis à part les petits groupes ayant remporté un tremplin, qui ne jouent que trente minutes, les groupes en journée ont tous un set d’une heure minimum. C’est agréable.
Simple Minds
Comme je m’ennuyais un peu devant Stuck in the Sound, je vais faire un tour devant Simple Minds. J’arrive juste au moment de "Don’t You, Forget about me". Le public assez jeune me parait assez froid devant ce gros tube des années 80. Les trentenaires/quarantenaires présents en masse pour le groupe commence alors à se bouger et tout le public finit par battre la mesure. Avec les années, le chanteur a pris cher, mais il est loin d’être ridicule et se démène plus que bien d’autres chanteurs présents sur le festival (quoi ? Non, je ne parle pas forcément de Stuck in the Sound).
Garbage
Je pensais que ça allait être un peu mou, qu’ils avaient vieilli, surtout que le dernier album fraîchement sorti n’est pas au niveau de ce que le groupe était capable de faire. Quand ils ont joué le premier titre, le premier single du fameux dernier album, avec du vocoder dans la voix, j’ai eu peur de devoir subir tout le disque en live.
Puis ils ont enchaîné avec "Paranoïd" et je me suis retrouvé 20 ans en arrière dans les années 90, quand j’écoutais Fun Radio dans mon lit à une heure du matin. L’époque où je fantasmais sur les rousses à cause de Dana Scully d’X Files et de Shirley Manson de Garbage.
Malgré les années et son horrible pantalon de pyjama, elle déborde de sensualité. Le groupe envoie, d’une redoutable efficacité.
Il est juste un peu dommage qu’on n’aperçoive qu’à peine Butch Vig, coincé derrière des panneaux de plexiglas qui insonorise sa batterie. Un très grand moment en live.
Dès la fin de Garbage, une énorme masse de gens se dirige vers la Green Room pour le concert de Brigitte. On en profite pour se ravitailler en boisson et on fait de même.
Brigitte
(Après avoir rempli un contrat pour pouvoir prendre en photo le groupe sur scène, on m’a signalé que le groupe / ou ses attachés de presses / ou son label / ou je ne sais qui, ne souhaitait pas que Froggy’s Delight fasse de photo. C’est dommage, parce que jusqu’à présent, on en a toujours dit du bien. Mais parfois les gens oublient vite que leur succès provient des gens du net… Ce n’est pas grave, on utilisera des photos d’un concert shooté il y a un an pour illustrer nos propos et on ne prendra donc pas de pincettes.)
Moi qui suis fan de gros rock, je m’étonne moi-même de connaître tout l’album de Brigitte par cœur. Les textes sont vraiment nickels, les mélodies bien foutues et l’ensemble est très bien produit. En live, c’est pareil, avec des chorégraphies callées au centimètre en plus. Le problème, c’est que tout est trop parfait. Pour les avoir déjà vues dans une autre ambiance (concert privé plus intimiste), j’ai l’impression de voir exactement le même concert mais avec plus de gens devant la scène. Cela manque de vie, de passion. Même les phrases quand elles s’adressent au public entre les titres sont les mêmes… Leur sensualité est calculée. Les personnages créés pour la scène ont pris le dessus sur les artistes en live et c’est bien dommage.
Si on compare avec Garbage, les deux Brigitte ont l’air de robots déguisés en jolie fille. Shirley Manson n’a pas besoin de se toucher les seins ou de tripoter les musiciens pour avoir l’air sensuel.
Bon, je critique parce que je suis déçu et que cela mériterait plus de vie, plus de sueur. Un peu plus de Rock’n’roll, bordel ! Mais cela reste cool et je chantonne sur tout les titres en battant la mesure sur ma cuisse. Peut-être qu’avec le prochain album, retrouveront-elles un peu de vie en live. Pour le moment, il y a beaucoup trop de mise en scène. C’est une fête pour les bobos hype, mais ça casse un peu le délire de ceux qui aiment bien le groupe pour leur musique et pour leurs textes. D’ailleurs, le public est super mou devant leur set et personne ne danse, ni ne bouge.
Dès le début du concert de Kasabian, plus de la moitié du public part sans attendre la fin du concert. D’ailleurs, le son de Kasabian parasite énormément Brigitte comme Stuck in the Sound parasitait Simple Minds.
The Editors
Petite pause sandwich avant les Editors et c’est reparti. Je ne connaissais pas trop le groupe à part peut-être un titre ou deux. Ce n’est pas forcément ma came. Cela sonne un peu comme du U2, mais le U2 d’aujourd’hui, un peu chiant et qui peine à ressortir un truc qui fasse vibrer les foules. Je vanne mais ce n’est pas mauvais non plus ! C’est juste que le chanteur a un petit look à la Bono période Zooropa. J’aurai quand même préféré les voir en début de journée et que les Subways passent à cette heure-ci.
C’est à partir de ce moment que la sécurité du festival est un peu devenue relou. On nous oblige à retourner dans le carré presse de peur qu’on prenne des photos en dehors des trois titres autorisés. Mais pour moi qui prends les photos et écris les chroniques, ça me casse un peu les couilles de devoir faire des aller-retour toutes les dix minutes pour shooter un groupe, aller déposer mon appareil au carré presse pour revenir voir le groupe afin d’écrire un live report, puis de retourner chercher mon appareil pour aller shooter un autre groupe.
The XX
Bon, The XX, c’est cool en album, mais ça met un peu un gros coup de déprime après les concerts cool de la journée. C’est un groupe à voir en live quand ils font un concert tout seul, mais pas en festival… sauf si vous êtes au Prozac Fest.
Metronomy
Après The XX, c’est la nuit et le jour. Ils déboulent sur scène à minuit pour finir ce premier jour en beauté. Le concert remue l’assistance du début à la fin.
Ca bouge du bouli un peu partout. Les rythmes sont groovy et très rock. Moi qui n’avais jamais trop écouté le groupe (car oui, je découvre toujours les groupes après tout le monde), je ne suis pas déçu (même si la fatigue commence à se faire ressentir) et je retournerai les voir avec beaucoup de plaisir.
Justice
Non mais sérieux, j’aimerais qu’on m’explique le buzz autour de Justice en live. Je peux comprendre qu’on aime leur musique, mais en live, il faut arrêter ! Les mecs sont derrière leurs platines et on les voit à peine. Les écrans géants ne diffusent qu’un plan de loin. Alors oui, il y a des lumières qui clignotent et une croix qui s’allume ! On ne sait même pas s’ils interviennent vraiment sur la musique ou s’ils passent juste des disques… C’est chiant et plat.
Bon allez hop ! Retour à l'hôtel... |