Quelqu’un quelque part le deuxième album de Pierre Bondu nous avait révélé un auteur-compositeur-interpréte dont les talents de mélodiste et arrangeur étaient unanimement reconnus.

Après des concerts en première partie, il était légitime de le voir en tête d'affiche au Café de la Danse.

Ce lundi 11 octobre, en première partie, Kitty de Martino, physique et look suranné de nymphette brune à la David Hamilton, à la guitare, accompagnée d’une guitare et d’une contrebasse fera un très court set tout en douceur écorchée.

Elle nous distille de courtes pièces minimalistes d’une voix hybride de Jane Birkin et Beth Gibbons, alternant phrasé et chant, à la limite de l’extinction, du souffle dans ce low tempo à la Ai phoenix dans The driver is dead.

Pierre Bondu arrive sur scène et dès ses premiers pas, on sent qu’il a pris de l’assurance depuis mars 2004 quand il avait assuré la première partie d’Alain Chamfort à la Cigale. Toujours tendu, réservé, il paraît néanmoins plus à l'aise sur scène.

L’orchestration symphonique de l’album et le quator à cordes de la Cigale ont fait place à une formation plutôt rock, basse/guitare, guitare/clavier et batterie, pour œuvrer avec des arrangements différents, plus rock, plus pêchus, sans aucun doute plus appropriés à sa voix et qui prouvent la solidité de ses compositions.

Il démarre son set seul à la guitare acoustique, de sa voix chaude, presque tremblante, avec "Sur les cœurs" et le public est sous le charme. Pas un bruit.

Avec ses musiciens, il nous joue l’ensemble de son album se réservant quelques solos dont un de clavier pour "Du genre à tomber", fait une reprise de " J'ai passé des journées entières" de Sylvain Vanot et "La machine" de Holden.

Et puis, il reprend également plusieurs titres réarrangés de son premier album Ramdam, qu'il qualifie de passé inaperçu, "La complainte du matamore" et un funky "Billy Rae" qui clôt le concert.

Les applaudissements nourris et chaleureux sont suivis d’un rappel au piano avec l’instrumental "Caravelle" sur lequel il enchaîne "Je rêve".

Deuxième rappel pour un duo de guitares avec un invité surprise (qui n’est pas Johnny précise-t-il) et tout aussi intimidé et sensible que lui : Florent Marchet qui s’emberlificote les doigts sur la guitare ("Ce n’est pas ma guitare" s’excuse ce dernier).

Final avec un superbe "Sans rancune".

Pierre Bondu va sans doute jouer dans la cour des grands.