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puce Festival international de la chanson de Granby 2012 (44ème édition) - jeudi 13 septembre
Zoufris Maracas - Les Soeurs Boulay - Hôtel Morphée - Lisa Portelli - Francis Faubert - HK & les Saltimbanks - Melissmell - Lisa Leblanc - Mansfield Tya  (United Church, Granby)  du 5 au 15 septembre 2012

En ce deuxième jour de vitrines au Festival International de la Chanson de Granby, les quatre showcases se composent d'autant d'artistes québécois que français : pour le Québec, Les Soeurs Boulay et Hôtel Morphée, pour la France les Zoufris Maracas et Lisa Portelli. L'essentiel du public est constitué de professionnels qui viennent découvrir de nouveaux talents à programmer en festival des deux côtés de l'Atlantique.

Ce sont les Zoufris Maracas qui commencent. C'est, comme le dit le chanteur, la première fois qu'ils jouent "dans une église devant un parterre de croyants" puisque les showcases se déroulent à la United Church, une petite église au coeur de la ville de Granby.

Les textes des Zoufris Maracas se composent de chansons d'amour ou sont gentiment engagés avec des musiques mélangeant rythmes caraïbe, zouk, guitare manouche, sonorités hispanisantes, trompette de fanfare. Leur batteur est excellent. Tous sont de très bons musiciens. La touffeur du sud qui se dégage de leur musique et bien éloignée des froidures de l'hiver canadien, mais en septembre à Granby il fait encore chaud.

C'est certainement la raison qui a poussé le chanteur à boire plus que de raison. Certes, bien entouré, sa prestation est pathétique, et son attitude envers le public imbécilement hautaine, public composé de professionnels et pas franchement de punks à chiens traînant bourrés en festival.

Malgré les sourires et la bonne humeur des autres musiciens, même "Un gamin" qui a pourtant un potentiel tubesque, ne change rien au fiasco. Une belle occasion de se tirer une balle dans le pied et de se fermer la porte des festivals québécois.

Malgré cela, la prestation des Zoufris Maracas a plu aux soeurs Boulay qui passaient juste après puisqu'on les voyait taper dans leurs mains en bordure des coulisses.

Les Soeurs Boulay sont bien deux soeurs, une blonde et une brune, et ne font pas partie de la famille de l'Isabelle homonyme. L'une a été finaliste du concours du FICG en 2009, l'autre en 2011. Elles ont décidé de se lancer dans un projet commun dont le nom était tout trouvé.

Leur variété folk est empreinte de romantisme, leurs paroles troublantes, voire quelque peu surréalistes, comme dans "Lola" ("La ville entière parle de toi / On dit qu'tu t'es changée / En confiture"). Leurs deux voix se marient bien, et elles ont déjà des fans, essentiellement des jeunes filles, venues les applaudir.

Elles s'accompagnent à la guitare sèche, à la batterie, au ukulélé. Leur ciel gaspésien se couvre parfois de nuages et l'accent se fait plus marqué ("Ca fait du bien / Un peu de vent dans la face / J'suis cassée tight / Mais j'ai trouvé une couple de piasses / Pour aller boire / Des shooters de fort"). Leur prestation est aérienne, douce, et gentiment barrée. Un bel exemple de chanson québécoise fière de ses origines. Leur premier album sortira en octobre 2012.

Le groupe suivant est une surprise par rapport au reste de la programmation des vitrines : Hôtel Morphée interprète une pop rock électro indie, qui mélange violon électrique (en cordes frottées, mais aussi utilisé pour de l'accompagnement en percussions) et loops. Leurs nouvelles chansons sont jouées pour la première fois en public car l'album Des histoires de fantômes doit paraître dans les semaines à venir.

Leur son très personnel se développe autour de bruits d'eau ou de craquements enregistrés. On sent une inspiration qui va chercher autant chez Metric que chez Radiohead. C'est le genre de recherches sonores, d'atmosphères planantes, qu'on s'attend plutôt à rencontrer chez Efterklang ou certains groupes islandais. Une musique de lave et de glace. La voix de Laurence Nerbonne est touchante, fluide. Belle surprise !

Lisa Portelli est bien connue en France. Son album Le régal y est sorti depuis un an et demi. Les titres sont rodés, efficaces.

Lisa a une présence impressionnante sur scène, une voix bien maîtrisée et des compos à la touche personnelle. En plus d'"Animal K" et du "Tableau", elle interprétera quelques nouvelles chansons : "En sueur", "Manuel" et "Mon enfant" dont les paroles collent parfaitement à son univers et à son énergie difficile à brider sur scène ("Je sais la faim, je sais la colère, je sais le noir, je sais la colère").

Elle terminera le showcase avec la chanson "Le régal" dans laquelle elle émet feulements et râles. Même si ce showcase a été quelque peu en retrait par rapport à ce qu'elle peut donner d'habitude sur scène (soit en raison de la chaleur, du décalage horaire ou d'un rhume en train se déclarer), Lisa Portelli et ses musiciens savent comment bien chauffer une salle. A l'écoute des nouveaux morceaux, l'album à venir devrait être aussi acéré que le premier.

Après les vitrines de l'après-midi, le festival s'installe pour la soirée. Trois scènes dans différents lieux de la ville et des spectacles gratuits auxquels chacun est invité. L'occasion pour les habitants de Granby de découvrir de nouveaux chanteurs français programmés avec des artistes du Québec dont certains sont bien connus du public, et qui parfois ont participé au concours du FICG les années précédentes. Comme en festival, les concerts se chevauchent, ce qui oblige forcément à faire un choix entre les différentes scènes et les artistes présentés.

Francis Faubert, découvert lors des vitrines de l'édition précédente du festival, peut être vu comme le Droopy de la chanson québécoise. Ses chansons country rock sont remplies d'autodérision, mais toujours sincères. Il officie ce soir-là en trio batterie / claviers / guitare, nous privant des cuivres présents sur l'album, mais cette formation donne un enrobage plus roots aux petites tranches de vie qu'il décline en chansons.

HK & les Saltimbanks jouent des airs de variété colorés de touches méditerranéennes. Le côté festif domine mais parfois leurs chansons prennent des faux airs de Patrick Bruel. On a tous en tête "On lâche rien", entendu à la radio, dans les manifs, voire lors d'évènements sportifs, un tube qui emballe tout de suite le public. Ce qui est impressionnant, c'est d'abord la personnalité de HK, le chanteur, ancien du Ministère des Affaires Populaires.

Ce type chante, sourit tout le temps, va naturellement vers les gens, ne s'offre pas une minute de répit. Après "Passer ma vie", le dernier morceau de leur concert qui se termine en standing ovation, HK descend dans le public pour discuter avec tous les gens qu'il a fait danser, des adolescents aux grands-mères. Même si le côté revendicatif de leurs chansons semble naïf, il n'y a aucun cynisme chez HK qui est aussi lumineux que bouillant sur scène.

La veille, la vitrine de Melissmell nous avait laissé sur notre faim. Trop court pour cette jeune chanteuse à classer entre Brel et Bertrand Cantat. Entourée d'excellents musiciens, Mélanie passe du rock à la confidence extravertie. Encore une fois, son concert est un moment d'intense émotion dont le point d'orgue est "Je me souviens". A la fin du concert, sa version de "The partisan" est aussi une belle réussite. Comme chez HK, l'absence complète de cynisme chez Mélanie et la sincérité qu'elle montre rattrapent la candeur des textes engagés.

On rejoint la scène du chapiteau pour assister au concert de Lisa Leblanc. Lauréate du Festival International de la Chanson de Granby en 2009, depuis la sortie de son album en début d'année, Lisa est devenue une méga-star au Québec.

Son album est disque d'or, elle s'est classée dans les charts devant Madonna, et elle est nommée dans six catégories pour les prochains prix décernés par l'ADISQ, l'équivalent des Victoires de la Musique en France.

Ses chansons sont reprises en choeur par l'ensemble du public. Ceci n'est pas étonnant pour "Kraf Dinner" ou "Câlisse-Moi Là" qui ont été diffusées, mais même "Chanson d'Une Rouspéteuse", pourtant situé en milieu d'album est entonné par des groupies de 7 à 77 ans. Pour son tube "Aujourd'Hui Ma Vie C'est d'la Marde", elle invite les Canailles, qui ont occupé la scène avant elle, à la rejoindre. Il y a de l'énergie, de la joie. Lisa Leblanc est une show-woman dotée d'un tempérament de feu. Grand concert !

Il paraît qu'une maison de disque hésite à distribuer son album en France à cause de l'accent de Lisa. C'est avoir de la "marde" dans les oreilles parce qu'en plus de paroles drôles, faciles à chanter, il y a des mélodies accrocheuses. Enfin, Lisa qui a une forte personnalité est une cliente évidente pour la promo en télé et radio. Mais il faut croire qu'en France on préfère produire des actrices ou d'anciennes mannequins sans voix, ni talent, et qui d'ailleurs ne vendent rien, plutôt que de parier sur une chanteuse avec un potentiel de tube et de carrière qui a de la personnalité et des compos dignes de ce nom.

Suite à ces concerts, on change de lieu pour se diriger vers le bar à vin, le Cent 50 pour aller voir le premier concert québécois de Mansfield Tya.

Le duo nantais, formé il y a dix ans commence par l'hypnotique et synthétique "An island in an island". Tout au long du set, elles changeront d'instruments, passant des claviers à la batterie, à la guitare ou au violon. Presque la moitié des chansons interprétées ce soir-là le sont en anglais, un choix osé pour un festival de chanson francophone. Difficile pour elles d'instaurer une ambiance propice à leurs chansons sombres et tendues qu'aucun jeu de lumières ne vient habiller dans un bar confortable mais un peu vide.

Le public de Granby ne s'est pas déplacé en masse à un horaire tardif pour un groupe qu'ils ne connaissent pas. De plus, elles n'ont pas encore récupéré du décalage horaire.

Julia confiera en souriant, durant le concert, "Nous n'avons pas l'habitude de jouer à six heures du matin". Pourtant la magie opère, le bar plongé dans un silence attentif. Leur reprise des Béruriers Noirs, "Les rebelles" séduira les auditeurs les plus réservés. En rappel, elles interpréteront "Logic Coco". Une prestation somptueuse.

Après cette journée bien remplie et encore enthousiaste des prestations des Soeurs Boulay, d'Hôtel Morphée, de Lisa Portelli, de Francis Faubert, et surtout de Mélismell, de Lisa Leblanc, de Mansfield Tya, il est temps de rentrer à l'Hotel Castel de Granby où malheureusement on trouvera le bar fermé. Dommage, on aurait bien partagé un dernier verre en faisant un billard avec des musiciens aussi généreux.

 

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Crédits photos : Laurent Coudol


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