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Interview  (Bordeaux)  jeudi 1er novembre 2012

Nous vous avions fait découvrir Sol Hess & The Sympatik's lors d'un de leurs passages parisiens, il y a quelques mois. La sortie de leur premier album, Hanadasan, est l'occasion de les rencontrer dans leur fief de Bordeaux et de faire leur connaissance et de faire un point sur leur travail, leurs projets.

Pouvez-vous nous raconter la genèse du groupe ?

Roland Bourbon : Allez-y, je me rappelle plus trop moi.

Sébastien Capazza : On connaissait Fred (Ndlr : le clavier du groupe, absent lors de l'interview) qui avait rencontré Sol.

Sol Hess : C'est ça, je connaissais Fred. Avec  Roland et Sébastien, ils faisaient partie de la compagnie Fracas. Pour une performance, ils avaient besoin d'un vidéo projecteur. Et comme à l'époque, je faisais beaucoup de vidéo, j'avais un vidéo projecteur. Roland m'a invité à venir chanter lors du concert.

Roland Bourbon : Oui c'est exact, c'était une performance musicale pour un peintre qui s'appelle Pierre Rénier et Sol est venu chanter pendant le concert, c'était en 2009. A l'époque, on s'appelait les Sympatik's, qui est un nom complètement stupide et qui ne veut rien dire. Puis on a changé le nom pour ce qu'il est aujourd'hui, parce que ce sont quand même les chansons de Sol.

Sol Hess : Et puis on n'a pas l'impression que c'est un vrai nom, Sol Hess. Puis The Sympatik's, c'est une ineptie, ce n'est pas un mot anglais, ça ne veut rien dire. C'est plutôt un nom franglais.

Je suppose que le groupe n'est pas votre activité principale, comment travaillez-vous vos compositions ?

Sébastien Capazza : Chacun apporte des idées en répétition autour desquelles on brode, que ce soit le chant, la guitare ou autre.

Sol Hess : Tout le monde vient avec une idée de base et on travaille tous autour de ça.

Roland Bourbon : Et puis, tout le monde a sa singularité avec son instrument, on est un groupe vraiment sympa pour ça, en ce sens qu'on met les pieds dans les chaussons de tout le monde. Chacun vient avec son idée, son esprit et il ne vient à personne l'idée de demander de faire quelque chose qui n'est pas dans l'esprit de l'autre. C'est vraiment une musique qui se fait à quatre, avec une base qui parfois est trois fois rien, puis qui progresse.

Mine de rien on a beaucoup répété et travaillé les chansons, même si parfois ce n'est pas un format chanson, on a changé très souvent. Par exemple, Fred au début était à la basse, puis il est passé au clavier, ça a été un gros travail de réflexion autour de ça. Il y a beaucoup de réflexion sur la couleur, un gros travail sur la matière aussi, un peu dans l'esprit post-rock on va dire, même si ce sont quand même des chansons. Fred passe énormément de temps à préparer, travailler ses sons, c'est son travail le plus important, ensuite le jeu de clavier est franchement très simple. Tout comme le jeu de batterie ou de guitare, c'est une musique très simple, mais chacun passe du temps à rechercher et travailler les sons. Il faut que ça sonne, dès les premières répètes, si ça sonne pas on le sent de suite. On commence à avoir un peu d'expérience de la chose.

Surtout qu'à l'écoute du disque on sent bien que le format chanson est éclaté, les parties instrumentales viennent prendre le pas à la place de couplets. Il n'y a pas de structure classique.

Roland Bourbon : On aime bien le contre-chant et la mélodie en fait, ce sont effectivement des chansons, mais il y a souvent des ponts musicaux, des passages de faux solos qui sont plutôt des thèmes, pour aller vraiment vers une composition et pas une musique improvisée. C'est drôle parce que l'on fait plutôt de la musique improvisée d'habitude, mais là c'est vraiment de la musique préparée. Par contre, on se laisse vraiment de l'espace dans les concerts, pour développer cette matière sur des principes donnés, où certains d'entre nous sont dans la rigueur, et d'autres peuvent broder et progresser dans leur son. Du coup en concert, on ne sait jamais combien de temps ça peut durer, je pense en particulier au titre "Meat For The Captain", où dès que le titre est en route, c'est un peu à mon bon vouloir à la batterie.

Lorsque je vous avais vus en concert, les chansons s'enchaînaient sans trop de respiration, comme si chaque chanson appelait la suivante.

Sol Hess : Je crois qu'il y a une sorte de plaisir à créer un lien dans le répertoire, comme une espèce de suggestion, d'histoire. Alors que les morceaux peuvent être pris séparément, des chansons à part entière, mais sur scène on a plaisir à créer une sorte de fil. On a des retours de gens qui apprécient dans notre répertoire d'avoir une intensité dramatique qui traverse tout le long du set, une sorte de narration.

Roland Bourbon : C'est pour cela qu'on prend beaucoup de plaisir à faire des concerts dessinés, ça convient parfaitement à notre musique, il y a un côté très visuel et le fait de raconter une histoire. Dans les concerts avec Laureline Mattiussi, ce sont des enchaînements des chansons, mais c'est aussi une couleur.

Les concerts dessinés reviennent souvent, vous en avez fait beaucoup ?

Sol Hess : On en a fait pas mal. Là on retourne au Québec refaire une série de concerts dessinés avec Laureline. Il y aura aussi d'autres dessinateurs présents.

Ce n'est pas la première tournée que vous faites au Québec, comment s'est fait le pont avec la nouvelle-France ?

Sébastien Capazza : Par hasard avec le Conseil Régional, par un appel à projet. La ville de Bordeaux est jumelée avec la ville de Québec.

Sol Hess : Il y a à Québec un festival qui s'appelle le Festival Off et la ville de Bordeaux envoie régulièrement des artistes là-bas. J'étais allé les voir en leur proposant ce projet musique et dessins qui les a intéressés. Il y a du coup un vrai échange entre musiciens et dessinateurs. La première année, on est partis sur ce projet avec un groupe montréalais qui s'appelle Delatourette. Cette année, c'est encore un échange musique et BD, l'échange se fait avec un label qui s'appelle P572, qu'on avait reçu à Bordeaux avec le groupe Oromocto Diamond et un deuxième label qui s'appelle Jeunesse Cosmique qui organise deux soirées de concerts dessinés.

Comment est perçu un groupe européen là-bas ?

Sol Hess : Très bien, ça dépend des milieux. Il y a un milieu francophone qui aime bien que tu chantes en français. Le milieu rock reste, lui, très ouvert avec des groupes qui chantent en français, d'autres en anglais. Mais la plupart des gens sont contents des échanges. P572 sont très heureux d'échanger avec des musiciens qui viennent d'ailleurs et d'organiser un programme différent.

Et c'est quand ?

Sol Hess : A la mi-novembre, on part huit jours avec un concert tous les deux jours à peu près. On va aussi participer à un festival à Montréal qui s'appelle Expozine, en plus des concerts. C'est un festival de BD indépendante et de fanzine.

Sol, tu as aussi écrit le scénario d'une bande dessinée.

Sol Hess : Tout à fait, j'ai écrit ce scénario de La Lionne et Laureline Mattiussi l'a dessinée, le tome 2 va sortir en 2013. Elle a aussi dessiné la pochette de notre disque, Hanadasan.

Sol n'est pas le seul à avoir des projets artistiques en dehors du groupe, qu'en est-il pour vous autres ?

Roland Bourbon : Pour moi, il y a la compagnie Fracas et d'autres artistes de chansons française pour lesquels je suis instrumentiste (notamment Nicolas Jules).

Sébastien Capazza : Je fais aussi partie de la compagnie Fracas, où il y a deux spectacles musicaux entre professionnels. Fracas monte aussi des spectacles avec des amateurs. Des projets plus spécifiques, dans le domaine du handicap ou des jeunes désocialisés. Je travaille avec une autre compagnie, qui s'appelle Translation, dirigée par Denis Cointe. Il s'agit d'un spectacle pluridisciplinaire, avec de la vidéo, Denis Cointe est performeur chant/trompette et il y a une écrivaine sur scène, Marie N'Diaye, qui lit des textes. C'est une toute autre aventure.

Sol Hess : J'ai aussi monté un duo cette année, qui s'appelle Docteur Culotte dont un disque devrait sortir en 2013. Ce sont des chansons plutôt rock.

Roland Bourbon : Je voudrais rajouter à cela un autre projet de la compagnie Fracas, un atelier avec des jeunes filles dans des Maisons d'Enfance à Caractère Social. On fait un groupe de rock avec des jeunes filles de 15 à 18 ans. On a notamment fait un Sol Hess & The Sympatik's bis, où les postes sont doublés. On a créé un répertoire propre avec ces jeunes filles, on y a mis quelques chansons de Sol Hess & The Sympatik's, et on a participé à un festival.

Le rock, c'est un circuit et on a envie de le ramener à ces jeunes filles qui ne le connaissent pas du tout. C'est un bel échange. C'est un projet suivi par le Conseil Général. C'est un travail de sensibilisation, tout en essayant d'y apporter ce côté professionnel dont parlait Seb. Il ne s'agit pas de faire un travail qui serait marqué par une fête de fin d'année, mais de les amener sur une vraie scène, se retrouver face à l'énergie, une vraie confrontation.

Sol Hess : Il y a un gros investissement des filles, le concert les met un peu sur le cul.

C'est un concert de Sol Hess & The Sympatik's avec des musiciennes en plus ?

Sol Hess : Pas vraiment.

Roland Bourbon : C'est un concert des filles, quand quelqu'un ne peut pas venir aux ateliers, c'est Sol qui se colle à la guitare ou au chant. De fil en aiguille, l'idée de faire un vrai concert est arrivée.

Sol Hess : Je chante que sur deux ou trois morceaux, le reste du temps je joue de la guitare. C'est le répertoire des filles où sont venus se greffer des morceaux de Sol Hess & The Sympatik's.

Sébastien Capazza : A la base, on leur a fait travailler notre répertoire.

Roland Bourbon : Le but est de les amener à entrer dans des clubs rock, à jouer en première partie ou pourquoi pas en tête d'affiche. On travaille là-dessus avec l'association Allez Les Filles ! Ces jeunes filles de 15-18 ans, on ne les voit jamais dans les concerts de rock, elles ne connaissaient même pas les Rolling Stones. Leur côté naïf apporte vachement de choses, la façon qu'a la chanteuse de scander ses textes, ça ne ressemble à rien. La naïveté amène parfois à faire des choses exceptionnelles, et on n'en est pas conscient. Le problème, c'est que quand on en est conscient on trouve ça ridicule, ou on en a honte et on ne le refait plus. C'est pour ça qu'il faut attraper la naïveté des choses, parfois c'est vachement beau.

Comment s'appelle ce groupe ?

Roland Bourbon : Celui avec lequel on a fait le concert s'appelle Pass n' Rock, parce que l'établissement où elle se trouvent s'appelle la Passerelle. C'est vraiment super cette rencontre. Là, on va leur amener le disque qui vient de sortir, avec des morceaux qu'elles ont joué avec nous. Connaître des gens qui ont enregistré un disque, c'est incroyable pour elles. Pour elles, les gens qui enregistrent les disques signifient télévision.

Lady Gaga c'est lointain, mais là ça se rapproche et rend la chose palpable.

Roland Bourbon : Non seulement ça, mais en plus on va se donner les moyens d'enregistrer un disque avec elles, c'est-à-dire aller en studio. Comme on est autonomes par rapport à ça, on va l'enregistrer comme le disque des Sympatik's, c'est très exitant.

D'ailleurs, ce disque Hanadasan, vous l'avez enregistré comment ?

Sol Hess : En fait, il nous fallait un lieu où on pouvait s'installer pendant quelques jours et faire du bruit comme on voulait. Toutes les bases ont été enregistrées en live, les voix et quelques claviers mélodiques ont été enregistrés après.

Roland Bourbon : On a fait ça à Uzeste, dans une vieille grange louée à une compagnie de théâtre. Le mixage a été fait par Arnaud Houpert à Cognac. Il a fait un bon travail, c'était du live donc un son un peu cradingue. L'objectif n'était pas de remettre du propre, mais d'aller chercher de choses, ce qui n'est pas évident. Je trouve que notre disque est tout le contraire des disques de rock d'aujourd'hui, où il y a un très gros son, avec beaucoup d'effets. Là, ça reste quelque chose sans trop d'artifices, d'effets de grosse caisse. Je parle pour la batterie, il n'y avait pas beaucoup de possibilité, au mix il a fait un bon travail.

Sol Hess : Le but était de retrouver le son du groupe en live, avec les imperfections de ce type de prestation.

Parlons de l'autre projet que vous avez, Le Petit Robot.

Sébastien Capazza : C'est la même équipe. C'est un projet qui est encadré par la compagnie Fracas.

Roland Bourbon : Cela montre encore qu'on est une équipe qui prend un malin plaisir à faire des choses différentes. Du coup, quand tu t'en vas au Québec, tu ne t'emmerdes pas.

Sébastien Capazza : Comme avec Roland, on a fait beaucoup d'ateliers de sensibilisation, aussi avec la petite enfance, on nous a souvent réclamé un spectacle de fin d'année. On a monté des choses avec les structures, mais on n'avait pas de spectacle à proprement parler, entre nous. A force d'avoir travaillé avec les enfants et les associations, on avait en stock une sorte de répertoire latent. Donc à l'arrivée de Sol, on a écrit un spectacle avec toutes les ambiances rock, les instruments qu'on utilisait dans ces ateliers, un spectacle calé, précis pour faire un concert pour enfants.

Du coup, on a la chance d'être diffusés par W2 Production, l'idée est de jouer dans les centres culturels, à 10h du matin, et le lendemain on joue avec les Sympatik's dans un bar. Cela permet de varier les ambiances, tout en gardant une façon proche de travailler. Cette diversité, entre les Sympatik's, Le Petit Robot et les ateliers permet de ne pas s'ennuyer et de varier beaucoup les choses.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Hanadasan de Sol Hess and the Sympatik's
La chronique de l'album The things we know de Sol Hess and The Sympatik's
Sol Hess and the Sympatik's en concert à l'Espace B (lundi 24 octobre 2011)

En savoir plus :
Le site officiel de Sol Hess and the Sympatik's
Le Bandcamp de Sol Hess and the Sympatik's
Le Myspace de Sol Hess and the Sympatik's
Le Facebook de Sol Hess and the Sympatik's
Le site officiel de La Compagnie Fracas
Le site officiel du projet Le Petit Robot

Crédits photos : Olivier Olivar


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