Une rencontre, comme une nouvelle naissance. Ou comment une collaboration peut amener à une véritable éclosion. La chrysalide transformée en papillon, c’est Melody Prochet, déjà remarquée avec un premier disque Hunt The Sleeper sorti sous le nom de My Bee’s Garden en 2010. Tout y était presque déjà, en gestation en quelque sorte. Ce mélange de retro-pop, de rêverie atmosphérique et ce petit quelque chose faisant penser à Broadcast.
Il aura donc fallu une rupture amoureuse et la rencontre avec Kevin Parker de Tame Impala pour que Mélody déploie enfin ses ailes. La musique de Prochet est passée d’abord par les mains expertes, agissant comme un révélateur, de Parker chez lui à Perth avant que la jeune française ne termine le travail près d’une autre plage, à Cavalière chez ses grands-parents. Une histoire d’eau ou de côte sans fin peut-être.
Avec Kevin Parker, la musique un poil trop propre et léchée de Mélody Prochet gagne en épaisseur, en diversité mais surtout en audace. L’empreinte du chanteur de Tame Impala est partout, dans chaque réverbération et effervescence psychédélique. Un psychédélisme qui s’accommode parfaitement avec les mélodies très sixties et le timbre de voix sucré de Prochet. Surtout la chanteuse, et c’est là toute la réussite du disque, réussit à capter, grâce à de véritables qualités dans le songwriting l’essence d’une dream pop onirique, et tutoie avec délicatesse l’electronica, le shoegaze ou le space-rock.
Et pour être franc, tout cela pourrait être presque vain s’il n’y avait ses harmonies finement ouvragées et ses mélodies cristallines, dignes héritières de Lush ou Stereolab pour survoler le tout. Pour finir, on a envie de lui dire aussi à Mélody que parfois nous aussi on a mal et que ça pique, et que ses bisous magiques nous font beaucoup de bien ! |