Comment ne pas se douter qu'un concert d'Arno à une heure à peine de Bruxelles et tout aussi peu d'Ostende, ses deux villes de coeur, ne puisse être à guichets fermés !
L'Aéronef est "full", il faut se faufiler en douceur dans la foule des "bières à la main". Ici, c'est Lille et on accueille un bout de Belgique ! Un sacré bout même !
Le bonhomme n'a pas vieilli (depuis ma première d'Arno aux Nuits Secrètes 2007…), reconnaissable entre mille comme on dit, une espèce de "dandy" à la tignasse ébouriffée, à la voix… bah… indéfinissable : énergique, râpeuse et rugueuse, émouvante, accentuée (ce n'est pas peu de le dire !), pas proprette… un truc qui marque les tympans !
Sur scène, même combat, le pied micro qu'il fait tournoyer, danser, qu'il balance en l'écartant pour initier, tel un pécheur une génuflexion ou un dernier coup de rein avant l'extase… à vous de voir ! Ça sent la rage, la sueur, ses expressions corporelles, son visage s'exprime tout autant que sa voix, image connue.
Mais il n'y a pas que ça, le chanteur coeur à vif se fait aussi conteur, lorsqu'il prend une respiration entre "Que Pasa", "I don't believe" et autres fiévreux "Oh la la la", pour nous parler de yaourts chez GB (supermarket belge pour les non-initiés), de sextoy à 50%, de Johnny "vacances" (mais si… celui qui vient aussi de Belgique, qui dit "Bonsoir Clermont-Ferrand" en intro d'un concert à Saint-Etienne), de pilule "testée" à Ostende dans les années 60 qui font parler les moules dans son assiette tellement que "Je te jure sur mes 2 bonbons que tu oublies pas ça !" (avec l'accent).
Des moments forts aussi quand, quittant sa béquille (pied micro) à presque chanceler, il s'assied pour nous prendre aux tripes avec le magnifique "Lola, etc." ou l'extatique "Les Yeux de ma mère", nous sans voix mais sûrement pas lui.
Il faut le voir des premiers rangs (ma chance !) dans ces moments là, ses paroles, son histoire, sa vie finalement, qui se lisent sur son visage, à nous rendre humide le coin de l'oeil…
Une ultime métamorphose en chef de choeur pour un "Putain Putain…" avant un rappel cymbalistique du chanteur de salle de bain ("Bathroom singer"), rassurez-moi ils les changent à chaque concert, ces cymbales ? Oui vraiment, c'est... "vachement bien" d'assister à un concert d'Arno !
|