Pendant les fêtes de fin d’année, profitons de la prolongation inespérée offerte par nos amis Mayas pour revenir sur Le Cri de l’Ange, thriller sorti cet été dans la collection Pôle Noir de MA Editions.
Un scénario taillé à la serpette (lorgnant fortement sur la sixième saison de la série Dexter), des personnages hauts en couleurs mais pleins de failles, des flics lourdauds et mal élevés, une mère castratrice et dévote… de la ficelle tellement grosse qu’on flirte avec la corde à nœuds ! Disons-le tout de suite, rien de bien nouveau sous la noirceur de ce polar, destiné principalement aux amateurs du genre…
Le pitch : Lee Campbell, psychologue devenu consultant auprès de la police New-Yorkaise, est appelé pour travailler sur l’assassinat sauvage d’une jeune étudiante dans une chapelle du Bronx. Celui-ci, épaulé par son ancien professeur et mentor, est rapidement convaincu d’être sur la piste d’un tueur en série guidé par un fanatisme religieux. Son enquête va vite le confronter à son propre passé et à la disparition inexpliquée de sa sœur plusieurs années auparavant, l’ayant laissé sur le carreau, déprimé et à la limite de l’internement.
La frontière semble bien mince entre le fragile profiler et le meurtrier psychopathe…
On frôle la caricature et l’intrigue est assez convenue mais reconnaissons à C.E. Lawrence un certain talent pour maintenir le lecteur en haleine jusqu’au bout ou presque (parce que la fin est quand même sacrément tordue !). Quelques passages semblent sortis de nulle part (si bien que j’ai dû relire plusieurs chapitres en me demandant si un plaisantin n’avait pas déplacé mon marque page !) : l’Amérique traumatisée post 11 Septembre débarque ainsi de manière surprenante pour finir par servir de cadre à l’histoire, à tel point que le livre finit par faire un peu office de thérapie de groupe. On passera également sur l’histoire sentimentale improbable de notre héros torturé, conclue à la vitesse de l’éclair (un vrai tombeur ce Lee !).
A condition de faire abstraction des clichés (et de quelques invraisemblances assez sidérantes notamment sur les rebondissements finaux), le bouquin se dévore sans mal et promet un bon moment de détente aux passionnés de séries policières Américaines. Espérons juste que le personnage principal prendra davantage d’épaisseur dans les prochains volumes, puisque quatre titres sont d'ores et déjà programmés. |