Non, mais si, c’était vrai, la fin du monde a failli nous atteindre tous, mais grâce à Bruce Willis, nous y avons échappé de justesse. Oui, oui, Bruce Willis, il a fait péter un météorite avec une méga bombe H. Comment ça ce n’est pas vrai ? Ah oui…
Bref, au départ je voulais parler de Rocca et de son album Le calme sous la pluie. Il se vexera peut-être par ma définition horriblement raccourcie (mais avant qu’il trouve mon patelin et ma porte, Bruce aura le temps d’oublier d’atomiser une autre météore) : Rocca est un bon gaulois qui n’a peur de rien (à part que le ciel lui tombe sur la tête), fervent partisan du parti "après la pluie vient le beau temps".
Parce qu’en bon coq qui chante les pieds dans la mouise, il porte l’espoir au bout de la voix. Moi qui associais le rap-hip-hop à une suite de vulgaires crachements blasphématoires (essaie de le dire vite 10 fois pour voir), et bien je me suis trompée (comment ça encore ? Vous n’avez pas de préjugés, vous ?). Mais commençons par le début.
J’ai rencontré Rocca au rond point bleu marine, celui avec un gros canard en métal violet (oui, le moche !), il déclamait l’actualité d’une voix ferme et assurée, il alignait le dernier marronnier à scandale au rang de ce qu’il était "de la boisson pour mal-aimé", de la merde quoi. Et il avait terriblement raison. C’était sur la station de radio avec laquelle je suis fâchée depuis plusieurs mois, disons que son vitriol nous a réconcilié. Et vous savez quoi ? Ce n’était même pas lui ! Mais c’est grâce à lui que je suis là. Gloire aux homonymes !
Le Rocca dont on parle ici n’en est pas à ses premiers pas, issu de plusieurs formations, fort de ses passages sur la BO de La Haine, des Victoires de la Musiques Colombiennes (non, il n’y a pas que les Farcs en kalachnikovs là-bas), des collaborations avec des gens que je ne connais pas et qui mériteraient d’être cités (mais Google est ton ami, mon pote !)… et malgré ça, il ne tombe pas dans le mimétisme des rappeurs patriotes. Mais si, vous savez, les espèces de cheerleaders exclusifs qui épèlent les plaques minéralogiques de leurs départements en marquant le rythme les coudes levés et les mains qui font trois (pouce, index, majeur) vers le bas, en hochant la tête façon poule aussi… Ridicules ? Oui, parfaitement. Essayez de mimer pour voir, je ne suis pas loin. Essayez aussi juste la tête avec les bras croisés, ça fonctionne.
Bref, Rocca, le hip-hop, le rap, une longue histoire d’amour. D’origine colombienne, il s’est rapproché des Farcs, hum, je voulais dire des Colombiens, a râpé, hum, je voulais dire rappé chez les espagnols et nous est revenu après presque 10 ans d’absence. Et en bon rappeur qui se respecte, toutes ses phrases commencent par moi je, mais il invite à sortir un peu plus loin que son neufetroua natal, et de zyeuter du côté de l’Amérique Latine.
Pour qui ? Les passionnés de rap, les hip-hopiens d’avant (et d’après), les musicos de la rime, les nostalgiques de La Cliqua, les rageurs et les incisifs, ceux qui ont des trucs à dire en flow saccadés, et ceux qui n’ont rien à dire aussi (ils pourront toujours répéter, c’est bon pour les maxilllaires). |