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Tancrède Voituriez  (Editions Grasset)  février 2013

Un titre austère en forme de sujet de dissertation pour étudiant en master d'économie et une illustration cynico-ironique, voilà pour un bel anachronisme pour introduire "L'invention de la pauvreté" de Tancrède Voituriez.

En parallèle à de sérieuses publications sur le commerce mondial et la PAC, cet économiste taquine la plume romanesque et livre un opus qui se déroule dans un milieu socio-professionnel qu'il connaît bien, celui des économistes.

Et, plus précisément en l'espèce, le microcosme cosmopolite et privilégié de ceux sévissant au sein des institutions internationales, milieu assez feutré et discret dont les éventuelles turpitudes, même si les frasques d'un ex-directeur du FMI a fait la une des tabloïds, sont peu divulguées au grand public.

Que le lecteur ainsi alléché rentre ses yeux exorbités de voyeur dans leur orbite car la charge visant les nantis de la sous-science qu'est l'économie comme la qualifie l'auteur reste très policée.

Certes, il délivre quelques sentences aussi caustiques que définitives sur les conférences de la Banque mondiale "qui servent de tribune aux chercheurs en mal de reconnaissance qui tireront quelque crédit de savoir leur communication retenue par une institution qui reste prestigieuse même si la qualité scientifique de sa production, sur certains sujets sensibles, n'est pas à la hauteur de sa réputation", le développement, qui reste "une énigme" et l'humanitaire qui n'est qu"un transfert de bien-être des assistés vers les riches ("Ça fait du bien au Nord d’aider le Sud" car "réduire la pauvreté chez les autres est une manière de se convaincre que l'on est riche et puissant").

Car sa prose ressortit, au terme d'une hybridation souvent laborieuse, à la littérature romanesque, en tant que roman d'amour, et au roman moral puisque dans le monde enchanté des économistes, si l'argent coule à flots il ne semble pas faire le bonheur et ce n'est qu'un leurre de croire que l'argent puisse constituer un réel moyen de transformation de nos relations avec les autres.

Tancrède Voituriez raconte le destin croisé d'un universitaire spécialisé en ichtyologie, et expert en comptage des stocks de thon rouge qui, suite à décrédibilisation professionnelle par l'affichage photographique de son sexe en gros plan et ratissé par une énième divorce, opère un revirement existentiel avec un retour à une vie de Robinson et au principe de plaisir, et un économiste fonctionnaire de l'ONU, un éminent col blanc spécialiste de la pauvreté, ce qui lui offre une véritable sinécure, en pleine déconfiture malgré ses noces.

Et l'auteur s'intéresse tout particulièrement à ce dernier et à sa "faillite" professionnelle. Il le dépeint comme un homme obligé d'inventer un but à son existence et qui a opté pour "un projet à la démesure de son malaise et de son chagrin" basé sur la vertu économique : réduire la pauvreté, qui s'est transformé en un travail de recension des pauvres ce qui accentue encore son sentiment de vacuité. Mais la narration de ses états d'âme peinent à passionner le lecteur.

Avec deux hommes, cherchez la femme. Celle-ci se trouve être la mariée, un joli oiseau exotique vietnamien que son époux, tel un Arnolphe en moins barbon, s'est mitonné en la prenant quasiment au berceau, rêvant d'être un nouveau Pygmalion. Toutefois la jeune femme est plus Agnès qu'Eliza Doolittle.

Tout cela se passe dans un décor de rêve, celui de la presqu'île de Cap Cod située sur la côte Est des États-Unis, immortalisée par le peintre Edward Hopper dont la maison sert de cadre au fastueux et interminable mariage. Mais on s'y ennuie.

 

MM         
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