Capture ne vous dit peut-être encore rien, pourtant le jeune groupe de Nancy mérite une attention particulière, d’abord grâce à des prestations live enfiévrées et ensuite grâce à un premier EP autoproduit : Where We All Belong, mélange sucré salé de Block Party, Bombay Bicycle Club ou de Foals. Rencontre avec Alexandre le chanteur et guitariste du groupe.
Formation instrumentale.
Alexandre : On se base sur une formation classique, batterie-guitare-voix. Mais ce qui fait de Capture quelque chose de singulier, c'est la présence d'Amin aux synthés, samples et percussions. On voulait avoir quelque chose de plus massif que les formations indie ou rock classiques.
Naissance.
Alexandre : On a commencé le projet au printemps 2011. Je revenais d'une année à l'étranger et je voulais refaire de la musique avec Jeff, notre batteur de l'époque. Florent est un pote d'enfance, on a commencé la guitare ensemble au collège mais là, il voulait se mettre à la basse. Amin était un mec cool que l'on croisait dans les concerts. On avait tous des groupes au lycée, on se connaissait de près ou de loin. On a mis 8 mois avant de faire nos premiers concerts. Depuis, on a pas mal enchaîné et travaillé. Et puis il y a eu un changement de line-up en juillet 2012. Ophélie est arrivée à la batterie, elle a ramené un peu de féminité et de belgitude dans tout ça.
Etape d'un jeune groupe.
Alexandre : Au début, il faut trouver les bonnes personnes, celles avec qui tu partages des affinités musicales, celles avec qui tu as envie de passer du temps et rigoler en répète. On avait monté ce projet sans savoir ce que l'on voulait en faire. C'est excitant de partir à zéro, il faut forger un son, trouver une ligne directrice, faire ses premières maquettes et ses premiers concerts. Au début, on faisait ça pour s'amuser le dimanche après-midi, on a découvert tout le côté "pro" et le développement de groupe sur le tas : la promotion, la communication, le booking... On a eu la chance d'être aidés et formés par les structures d'accompagnements du coin et on les remercie. C'est tout le côté caché de l'iceberg, tu te rends compte que le musical représente 20% du temps passé à travailler sur le groupe.
Esthétique et influences.
Alexandre : Dans l'ensemble, on a toujours été très éclectique. Forcément, on a beaucoup écouté d'indie comme Bombay Bicycle Club, Interpol, Foals ou Wild Beasts mais à côté, on écoute très bien du hip-hop, du Satie, du punk hardcore. D'ailleurs, c'est par ce dernier que l'on a voulu avoir quelque chose de plus massif. On a rajouté des cris, des rythmiques très lourdes, on ne voulait pas faire de la pop "mignonne". On attache beaucoup d'importance à la rythmique, on part souvent d'une ossature basse-batterie pour ensuite broder les guitares, le chant, les synthés, les choeurs ensuite.
Aspirations.
Alexandre : Quand on a commencé ce groupe, on ne pensait pas en arriver jusque là donc on garde les pieds sur terre. On aspire à rien en particulier, on monte le projet comme il nous plaît et on voit ce qu'il se passe. On continuera à faire ça tant que cela nous fera plaisir, tant qu'on aura des choses à créer ensemble. A moyen terme, on prépare les festivals de cet été, mais aussi un nouveau disque prévu pour l'automne !
Les Inrocks.
Alexandre : On a eu deux papiers dans les Inrockuptibles grâce au concours des Inrocks Lab. Cela nous a donné un beau coup de pouce pour l'exposition. Avant on était juste un groupe lorrain, mais grâce à ça on a réussi à toucher des professionnels et un public au niveau national. D'ailleurs, c'est notre prochain objectif, réussir à s'exporter.
Etre loin de Paris.
Alexandre : Je dirais oui que l'on a de la chance d'être de province. Le fait qu'il y ait peu de groupes ici te fait ressortir plus facilement, et puis il y a le travail des salles et de l'accompagnement qui est très bien fait à Nancy. A Paris, même s'il y a plus de public, tu es noyé dans la masse. Et puis les conditions d'accueil des groupes dans les salles sont bien différentes d'ici.
Fauve.
Alexandre : Il y a beaucoup de groupes comme cela qui font des tournées sans avoir d'album à défendre. Les années précédentes, c'était le cas de La Femme, Lescop ou de Concrete Knives. Ces groupes là prennent le temps de travailler un CD sans se précipiter, et puis la diffusion à grande échelle est tellement facile de nos jours sur internet et c'est ce qui a réussi à Fauve. Ils ont explosé grâce à des EPs plus ou moins auto-produits ou des vidéos sur YouTube. Tu sais de nos jours un album c'est lourd à porter, en terme de coût, de promo, il faut être sûr de son coup et tourner avec pendant 1 an, 2 ans... Nous on fonctionne sans label sur des formats courts de 2 ou 3 titres. Cela nous permet d'être plus réguliers et de pouvoir expérimenter des choses sans se coincer. |