"MA – Une expérience sensorielle du vide en tant que substance, l’intervalle, la durée, la distance, non pas celle qui sépare mais celle qui relie. Le vide comme matière à ressentir à contempler, à entendre". Je ne l’ai pas inventé, c’est une expérience japonaise. Un peu comme Néo qui essaie de tordre des cuillères avec son esprit.
Voilà, c’est dit. Tout y est. Mais si vous me permettez (et vous le ferez), j’oserai ajouter deux-trois trucs, pas grand chose à tout ça. Présentations : Ariane Moffatt, from Québec. Je l’avais rencontrée avec le pétillant "Réverbère" en 2008, ce qui fait un bail dans le milieu. Puis un retour avec "Je veux tout" et silence radio de mon côté. Je ne me suis pas penchée sur la question, mais son brin de voix manquait un peu à mes enceintes. Voilà qui est réparé.
MA, l’album bilingue est arrivé, toujours pop avec l’électro en plus, ce qui donne une tonalité un peu plus aérienne à l’ensemble, et se marie bien avec sa voix envolée. Cette réédition spéciale Noël de l’année dernière (ou de l’année prochaine, tout dépend du moment où vous tombez dessus), est amendée d’une deuxième galette de remix (pour les soirées youhou !).
Au-delà des élucubrations musicales, des déformations électro-acoustiques et des oscillations rythmiques, Ariane Moffatt ajoute sa voix sur chaque morceau. Vous allez me dire, normal que sa voix soit là. Mais ce que je veux dire exactement, c’est qu’elle est capable de moduler son timbre de la même façon qu’elle semble savoir moduler les notes. Tantôt jazzy vibrant dans le bas, tantôt élevée et douce, ses cordes vocales ont plus d’un tour dans leur sac.
Ni torturée, ni excessivement enthousiaste, elle chante le quotidien, dans tout ce qu’il a de simple et de presque banal, "La pluie et le beau temps", "Mon corps", "Hôtel Amour". Mais tout ceci ne reste jamais banal, magnifié par le son, le quotidien devient ensorcelant de découvertes et de petits bonheurs cachés ici et là.
Le résultat sonne éclectique, électro, électoralement éligible au rang de disque à garder pas trop loin pour réécouter encore et encore, pour l’énergie zen et dynamique qui s’en dégage, pour ce lien entre deux riens enchantés par le tout, l’album d’une union. |