En plus d’avoir un nom à particule ET à rallonge, Dominique de Rabaudy Montoussin a plusieurs passions dans sa vie (elle est entre autre spécialiste en champagnes !), dont les hasards, les coïncidences, les anges gardiens, les simultanéités, la fortune et la chance. Elle a rassemblé divers témoignages, de personnalités plus ou moins connues, des citations, des étonnements dans un roman L’ange aux ailes rouges, Histoires vraies.
Qui ne s’est jamais posé la question de savoir si un dieu existe vraiment quelque part, un genre de super génie de la lampe qui exaucerait certains vœux, est-ce que des anges veillent réellement sur chacune de nos âmes, nous envoyant des signes pour répondre à nos questions ? Qui n’a jamais maudit une puissance céleste peu clémente, qui n’a jamais cherché un autre coupable à nos malheurs ?
L’ensemble des témoignages mis bout à bout peuvent donner une réponse à cette question : of course, il y a des anges, of course ils envoient des signes, of course la chance est une intervention miraculeuse, of course il n’y a pas de hasard… Le roman est catégorique sur ce point, faisant fi des explications scientifiques, et des mystères de l’inconscient.
C’est ici que je me permets d’intervenir. On se croirait en plein débat rationnel/irrationnel. Les signes sont ceux que nous voulons bien voir, quand nous attendons une réponse (dois-je ou ne dois-je pas), nous regardons mieux autour de nous à la recherche d’un signe, et nous remarquons ce pissenlit qui pousse miraculeusement en plein bitume, nous faisant interpréter le signe comme un oui. Au contraire, en cas de pessimisme extrême, pour la même question, nous découvrons une souris morte sur notre paillasson, nous faisant interpréter le signe comme un non.
"Ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur comme un destin" from Carl Gustav Jung, un maître de la psychologie, thésard de l’inconscient, vous savez bien, ce surmoi du schéma de Freud. Non, ce n’est pas non plus dans le roman, mais il aurait eu sa place. Pour compléter, parce que ces signes existent réellement, les prétendues interventions divines ont lieu quand notre inconscient résout un problème (qu’il a retourné dans nos rêves).
Mais le roman de Dominique particule et rallonge n’a jamais prétendu être un schéma de la réalité et encore moins preuve par l’exemple. Il s’agit d’une suite de témoignages courts et de citations, avec une part de rêve et de romantisme, et même si tout cela s’explique de manière tout à fait rationnelle, l’objectif est atteint : nous convaincre que rien n’est perdu d’avance, que rien n’est jamais scellé, que tout peut basculer d’un jour à l’autre, quand nous sommes prêt, quand nous voyons enfin ces signes qui nous tendaient la perche depuis un moment.
Le livre frôle le superficiel et le frivole, ce qui le rend léger, à picorer entre deux desserts. Mais il est également une introduction aux questions que vous vous posez face au destin (parce que celui qui ne s’en pose pas est perdu ou mort), face aux hasards de la vie qui vous tombent dessus, comme l’arrivée d’un voyage laborieux. |