Cet automne 2013, le photo-reporter et cinéaste documentaire Raymond Depardon est à l'honneur avec, outre la rétrospective de ses films à la Cinémathèque Française, une exposition monographique consacrée à sa production photographique en couleurs.
Le commissariat de la monstration intitulée "Un moment si doux", organisée par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais et l'Agence Magnum Photos, est assuré par Hervé Chandès, le directeur général de la Fondation Cartier pour l'art contemporain.
Ce dernier a réuni un ensemble de 160 photographies pour la plupart inédites qui scande, sous forme d'un récit autobiographique, le parcours d'un demi-siècle d'un homme
Raymond Depardon - Objectif : l'homme
Dans une scénographie "white cube" rythmée en ligne de fuite de l'AgencebGc, se déroulent les photographies "libres" que Raymond Depardon a pris en marge de ses reportages et de ses films.
Ces photos d'archives Regroupées sous l'étiquette "un moment si doux" sont centrées sur l'humain dans la réalité d'un quotidien décontextualisé par rapport aux faits d'actualité.
Si figurent quelques clichés d'intérieurs figés dans leur réalité matérielle hors la présence de leurs occupants, c'est l'humain qui intéresse Raymond Depardon.
Et tout commence en 1960 par les premières photographies d'un adolescent vivant à Villefranche-sur-Saône dans la ferme de ses parents avec, entre autres, le portrait de sa mère.
Ensuite, ce sont, à la faveur de scènes de rue ou de scènes d'intérieur, des clichés qui ressortissent à la photographie documentaire dans laquelle "les gens", ceux du peuple, (le coiffeur beyrouthin, le journalier chilien, les enfants écossais) sont saisis sur le vif.
Raymond Depardon, c'est, aussi et surtout, l'oeil du Sud et du désert, de l'Amérique latine et de l'Afrique, qui affectionne les continents à dimension rurale, dans lequel le fils de paysan retrouve les valeurs reçues en héritage et dans lesquels il a effectué des voyages qu'il qualifie de "fondateurs"
Cinéaste dans des zones de conflit - le Chili en 1971, le Liban en 1978 - il sort l'appareil pour saisir la vie quotidienne aux marges de la guerre. Il se collettera également avec l'univers urbain des grandes villes occidentales.
Il montre également, à la faveur des clichés d'une planche-contact pour saisir un homme quetchua, l'école de patience et du travail en solitaire qu'est la photographie..
L'exposition se clôt sur des clichés récents réalisés en vue de cette exposition et pour lesquelles Raymond Depardon a repris son balluchon de baroudeur pour sillonner de le monde, de l'Ethiopie aux Etats-Unis en passant par l'Amérique Latine, de manière buissonnière..