L’Echappée Belle, trio de cordes (violons, guitares…), nom déjà propice à l’évasion, à l’imaginaire, est une invitation à la traversée, un aller direction les terres d’Irlande. L’Eire de rien (joli jeu de mot), leur nouveau et second disque, c’est un peu la musique que l’on pourrait entendre en se promenant dans Adare, Galway ou Kilkenny. Cette musique sortant des pubs, faite de reels, polkas et autres jigs, de rires et d'éclats de voix, faite également de l’odeur de la Smithwick's. C’est aussi la mélodie du vent, de cette pluie fine qui arrose cette terre même en juillet-août ! C’est le bruit de la mer sur les falaises du Connemara, cette image d’une terre sauvage et poétique mais aussi profondément humaine.
La grande originalité du trio tient à cette façon de reprendre, d’arranger et de totalement s’approprier un répertoire traditionnel, de s'éloigner de tout folklorisme ou traditionalisme, quitte à fâcher les gardiens de chapelle. Elle se situe aussi dans des titres originaux comme "L’Eire de rien", "L’écorce des pierres" ou "Tout ça pour ça !" où l’ensemble se construit un univers à la fois aérien et romanesque et s’ouvre de nouveaux horizons. A noter que l’Echappée Belle a particulièrement soignée la production et tout le travail studio en règle générale, offrant à sa musique une belle profondeur et de nombreuses couleurs. Un disque qui s’adresse donc aux pieds, ce qui est aussi le but de cette musique et ici, les violons font preuve d’une belle virtuosité, mais aussi à l’esprit, pour ce qui se révèle être un bien beau voyage ! |