"Lâche fut mon père, si souvent loin derrière..."
Jérémie Kiefer ne trompera personne en appelant son EP Rose, car c’est bien de noir qu’il s’agit ici. Dos tourné, un clope aux lèvres, dans la pénombre du noir et blanc, Kiefer nous propose quatre chansons douces-amères au style proche des Bashung, Darc, Thiéfaine et Betsch qui collabore justement à ce disque. Ont participé également Thomas Belhom, Hocine Maarouf ou Stéphane Bouvier (bassiste de Yann Tiersen).
De ses premières armes dans le hip-hop, Jérémie Kiefer en a gardé le sens du rythme, des mots qui touchent, qui tout en étant poétiques ne tournent pas autour du pot, qui savent se faire coups de poing tout en rappelant le Miossec des débuts, dans cette façon particulière d’agencer les mots avec la musique. Son univers est assez atypique. On y croise de la pop presque légère, du rock sombre, des guitares électriques et parfois acoustiques, une clarinette basse en liberté. On sent que le tout a été enregistré dans une certaine urgence, dans des lieux différents.
Subtile et crépusculaire, sombre et étrange, sans concession quand il parle de son père ou de l’amour, Rose est EP prometteur… Il semblerait qu’un nouvel auteur soit né ! |