Quatrième album pour nos quatre anglais dans le vent, ou plutôt pour ceux qui n’ont eu cesse de le chevaucher depuis 2009. Et si la monture semble à première vue indomptable, les membres de Bombay Bicycle Club s’offrent à nos oreilles comme des cavaliers aux cuirs tannés par les éléments, parfaitement au courant des choses qui se trame dans le monde.
Plutôt simple me direz-vous, quand nos gaillards se sont permis de passer d’un genre à un autre, au fil des années, sans jamais réellement s’éloigner de leur véritable identité musicale qui, bien qu’ayant fureté à gauche et à droite, ne s’est jamais fourvoyée.
So Long, See You Tomorrow, quatrième et dernier venu dans la discographie du groupe, est un album s’imposant avec une sacrée dose de bonne humeur, soulignée par une indéfectible confiance dans les jours à venir.
En tant que tel, l’opus verse facilement vers la pop rock ("It’s Alright Now") et s’offre quelques timides excursions vers l’orient, notamment avec l’audacieux "Feel". Titres d’inspirations "Bollywoodesque", assez bravache et qui n’est pas sans rappeler les chemins ouverts par Ezra Koenig (de Vampire Weekend) et sa bande de gais lurons.
Et si l’album aligne assez facilement les balades, sans trop dénaturer l’énergie propre au groupe ("Luna"), le premier single de l’album "Carry Me" et son chant distant, réussira à insuffler une véritable dynamique qui se répercutera dans le long court sur les autres productions. "Home By Now", piste pop par essence, ira jusqu’à se travestir avec de petit à-coups empruntant ici quelques (allez, disons-le !) synthé électro et là quelques batteries flirtant du côté du hip-hop.
Mais le véritable point d’orgue de So Long, See You Tomorrow, est la piste d’ouverture "Overdone" qui, comme l’indique son titre, part vers une instrumentalisation jouxtant le grandiose, à grand renfort de guitares et de boucles aux sons chuintants mais épiques, introduction osée et réussie à un album qui de lui-même se disperse aux quatre vents.
Car si plusieurs titres s’incarnent avec la beauté d’un équilibre en haute altitude, entre musique entraînante et balade romantique ("Come To" et sa géniale ligne de basse), d’autres dessineront un profil en montagne russe à cet album, ne réussissant pas à s’intégrer dans la dynamique positive de celui-ci ("Whenever, Wherever").
Néanmoins, ce quatrième opus reste fort d’un noyau dur, un moteur, apte à prolonger le voyage des quatre musiciens dans les airs. |