C’est pour porter la parole des soldats Israéliens que l’organisation non gouvernementale Breaking the Silence est née. Les soldats veulent révéler à l’opinion publique la réalité du quotidien dans les Territoires occupés, et se soulager un peu du poids des actes commis. Un soldat est un militaire qui doit obéissance aveugle à la discipline, son devoir est d’exécuter les ordres de ses supérieurs, sans discuter. Parce qu’un supérieur a des ordres d’un autre supérieur, qui ordonne pour sauver, protéger et défendre son pays et ses populations.
Mais la réalité n’est pas aussi altruiste que dans la théorie. Les dirigeants ont enseigné à ses jeunes israéliens que les musulmans sont dangereux, qu’ils mettent en danger la sécurité d’Israël, qu’ils ne sont là que pour les surveiller et leur prendre leur mère patrie. Une seule solution : il faut les éliminer.
Ce que Le livre noir de l’occupation israélienne raconte, c’est le quotidien de ses soldats, soumis aux pires exactions au nom de la liberté, de la paix, de leur indépendance, des ordres donnés… Ils ne savent même plus pourquoi ils font ça, ces soldats.
145 témoignages, en toute subjectivité, servant la théorie de l’atrocité de la guerre, pour effrayer les joyeux européens post-apocalypse hitlérienne que nous sommes ? Ou pour nous demander des subventions ? Pour nous faire signer des pétitions ? Pour faire de nous des redresseurs de tort ? Allons refroidir les méchants ! Oui mais justement, ce genre de recueil nous ramène à l’absurdité des conflits : les méchants sont ceux de l’autre camp, quel que soit ton camp.
Je vais vous dire, j’ai fait des cauchemars grâce à ce bouquin, ça faisait une semaine que mes nuits étaient moins agitées. Voilà qu’elles sont redevenues insoutenables. Intimidation des populations, expropriation, administration injuste, harcèlement, détestation, molestation, prison, maltraitance, routes bloquées, destructions délibérées d’habitations, assassinats, argumentaires à la grenade incapacitante, mitraillettes sanglantes, briser les hommes…
Les conséquences ont été bien pires pour les soldats : honte, culpabilité, remords, traumatismes en tout genre… l’apocalypse dans leur âme. Insomnies, suicides et crises.
Un livre témoignage à garder dans un coin de conscience. Pour aider, comprendre, soutenir, peut-être pardonner un jour. Mais surtout pour envisager un avenir meilleur, puisque ça c’est le pire.
La guerre, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et n’ont rien à se reprocher à priori, qui s’entretuent pour des gens qui se connaissent et ne trouvent pas d’autre compromis qu’un bain de sang. Ça me rappelle la phrase naïve d’un enfant de 7 ans "mais ils vont bien devoir finir par faire la paix un jour quand même, c’est triste de rester fâché tout le temps". Et non mon grand, le monde est foutu, mais tu le sauveras si tu penses ainsi. L’Israël est un pays aux paysages époustouflants. |