Comédie dramatique de Jean-Louis Guitard, mise en scène de Norbert Mouyal et Jean-Louis Guitard, avec Jeannine Milange et Norbert Mouyal.
Rencontre dite "de hasard", dans un parc. Une femme nourrit les poissons du bassin, un homme s’approche. On se dévisage, on se reconnaît. Ils se sont aimés et quittés, jadis. Maintenant, comment rattraper le temps passé ?
Sur ce thème simple et universel, Jean-Louis Guitard a troussé un fort joli texte, sensible, drôle, primesautier, jouant avec l’absurde et le vivant, qui s’entrelacent souvent.
Une distribution parfaite rassemble Jeannine Milange, qui est à la femme ce que l’été indien est à la nature, truculente, charmeuse, comédienne profonde et de métier, incarnant la "dame aux poissons" avec l’émotion, la révolte, la douce soumission tactique, qu’il fallait à ce rôle difficile de "femme abandonnée à la résignation consentie".
Dans le rôle de séducteur de la vingt-cinquième heure, Norbert Mouyal apporte une douceur triste de jeune homme surpris par l’âge, indigné sans violence, hanté par le souvenir, écorce fendue à l’amande toujours verte, qui se remet à l’ouvrage, avec une naïveté touchante, une vraie présence de professionnel, décidé à tordre le destin, quoiqu’il en coûte.
Avec "Le sac de Marianne", on ne peut s’empêcher de penser à une comédie italienne ou américaine douce-amère et nos deux "Adam et Eve de square" se montrent efficaces en diable. Le charme opère.
Norbert Mouyal, assisté de l’auteur, a même, pour sa mise en scène, imaginé, dépassant le dîner-spectacle, le "spectacle-dîner", ça ne mange pas de pain (ou plutôt si !) et les spectateurs, pas du tout pris "pour des pigeons", mordront à l’hameçon, amusés, emportés, séduits, ravis par ce duo de choc. |