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Interview  (Festival Les Giboulées, Le Creusot)  samedi 3 mai 2014

Une cascade d’étoiles. Générosité : voilà ce qui définit finalement le mieux Cascadeur. Dans l'ambiance intime de la scène des Giboulées au Creusot, où nous retrouvons Cascadeur, c'est un peu comme avoir le chanteur dans notre salon. Au-delà du spectacle de lumière : plus que réussi. Cascadeur nous embarque dans sa navette spatiale, on traverse les galaxies, on suit les étoiles. De bien belles mélopées, de sa voix haute perchée, l'homme casqué nous ballade là-haut, dans les rêves qui étaient ceux de notre enfance, l'oreille collée contre notre boîte à musique. Les arabesques de piano, les vibrations électroniques nous portent et remontent le long du dos.

Le public reste accroché aux vocalises et autres cascades vocales du Space-crooner. Et il ne perd personne, en conquérant, en explorateur, il guide sur son chemin. Artiste proche de son public malgré une musique sous cloche, feutrée et intime, mais qui prend toute son ampleur sur scène. On est bien dans ce délire musical, tous les musiciens sont mis en scène, ils bougent chantent autour du Cascadeur. Tantôt en chœur derrière lui, tantôt seuls sous la torche stroboscopique de leur meneur.

Rencontre avec Alexandre Longo, l’homme sous le casque, l’homme derrière la musique.

On te rencontre au festival des Giboulées du Creusot. Depuis 2009, tu as fait du chemin, Cascadeur s’est étoffé !

Cascadeur : Oui, nous sommes cinq sur scène maintenant.

Par rapport à ta musique, tu fais toujours tout seul ou bien tes musiciens interviennent aussi avant ?

Cascadeur : Alors là, c’est un cas de figure particulier, on se connaît tous bien, ce sont des amis. Seul un musicien a joué sur l’album mais aussi sur le précédent, sur un morceau, David. Les autres, on se connaît depuis très longtemps, ce sont des amis, on avait joué sur d’autres projets ensemble. C’est d’abord une rencontre amicale, c’est important pour moi d’être entouré. Même si j’invite souvent des gens à jouer avec moi, je n’avais plus tellement l’habitude de jouer avec plusieurs personnes sur scène. C’est chouette mais il faut s’adapter.

On a pu te voir en duo, sur de beaux duos, notamment avec Christophe.

Cascadeur : Oui, c’est vrai que c’était une chouette expérience. Je savais qu’il appréciait le projet, et le premier album. Et puis sur un festival, on était dans la même loge, on me l’a présenté, on a discuté. Quelques mois plus tard, j’étais en train de composer le nouvel album, je ne voulais pas chanter en français, mais je voulais être doublé sur les chants, avec cette idée de doublure. Christophe a gentiment accepté ce morceau, je lui ai envoyé la maquette. Et comme un acteur, il a tout repris, on a eu un dialogue assez chouette autour de ça, c’était comme un film. Puis ce n’était pas prévu mais il est venu sur la dernière journée de studio, il a voulu refaire des voix, c’était un chouette moment, j’ai filmé, on était côte à côte. Depuis, on reste en contact.

Ton univers est onirique, enveloppant, c’est un peu ta bulle. Est-ce qu’il n’est pas difficile d’y faire entrer des gens dedans ?

Cascadeur : C’est peut-être pour eux que c’est difficile, finalement (rires). Moi ça va, c’est agréable, mais ce sont des choix, des sensibilités. Du coup, les rencontres sont plus faciles et cela reste hyper fluide. Sur l’album, cela s’est super bien passé.

Par rapport à ton premier album qui était un peu plus solo, dans l’idée et dans l’intention, ton deuxième album présente une configuration plus ouverte, est-ce que c’est ce que tu voulais faire ?

Cascadeur : C’est ce que je voulais faire ! Effectivement, pour le premier album, j’avais tout fait à la maison, sauf les cordes en Belgique, la batterie... Et les enfants que nous étions allés enregistrer à Cognac, dans leur école. Autrement, tout était fait à la maison, même le mixage était fait chez moi ! Pour le deuxième, c’est différent, j’ai eu dix jours de plus en studio. Cela a ouvert de choses, c’était vraiment important. Mais il y a quand même le côté intimiste car je continue à tout faire à la maison, j’enregistre des démo, je mets des petites choses. Les squelettes sont faits à la maison, comme le prochain que je prépare déjà. C’est important pour moi d’avoir ce côté intimiste dans la conception.

On te voit, en festival (Bourges, Les Giboulées…), ce sont des sets plus courts, c’est une façon de jouer plus intensive ?

Cascadeur : Il fait surtout froid ! (rires) Mais sinon oui, ça force à moduler les sets, ce sera moins contemplatif du fait du lieu, ce sont des moments brefs. Normalement, on évolue sur des scènes pendant une heure et demi, et là c’est quarante-cinq minutes. C’est relativement court mais ça t’oblige à être tout de suite à l’intérieur. Ce n’est peut-être pas "idéal" pour mon projet pour rentrer dedans, mais je ne sais pas, peut-être qu’un seul morceau suffirait finalement…

Le temps, c’est important en effet. Tu as pris le temps entre tes deux albums, trois ans. Tu as fait quoi pendant ces trois ans ?

Cascadeur : En fait, c’est très vite passé, j’ai fini la tournée en 2012, elle a été très longue : deux ans ! C’était un sacré truc, éprouvant. Mais j’ai vite enchaîné, on a fini en juillet 2012 et j’avais déjà pensé les morceaux, notamment à la guitare, ça m’intéressait de sortir de mon piano et d’ouvrir l’album. Ensuite, l’album a été prêt en six mois. Il y a eu quelques décalages.

Tu l’avais peut-être déjà en tête finalement ?

Cascadeur : Oui, voilà le deuxième vient de sortir et je suis déjà dans le troisième. Mais c’est important de s’extraire de voyager dans le temps. C’est la chance qu’on a dans la musique, c’est qu’on peut revisiter, la musique est une machine à explorer le temps.

Justement le temps, les tendances musicales, les voyages… Cette année, on entend beaucoup de consonances disco, 70’s, ça te parle ?

Cascadeur : Je m’amusais beaucoup à chanter les Bee Gees, avec ma voix, mais ça ne sera pas du tout la tendance donnée à l’album. Le prochain sera très dépouillé, celui que je viens de faire est très orchestral, le prochain je voudrais travailler avec moins de pistes. Je voudrais sortir de ce truc et être plus dans le minimalisme.

Minimaliste électronique ou retour au minimum plutôt songwriter-folk ?

Cascadeur : Guitare-voix… J’en fais, il ne faut pas m’écouter à la guitare ! Plus piano-voix, mon premier amour, plus dépouillé, mais peut-être expérimental, plus moi.

Toi ? D’ailleurs qui es-tu, ou qui étais-tu avant d’être Cascadeur ?

Cascadeur : Pas grand chose, pas grand monde. J’ai l’impression que j’étais déjà Cascadeur mais sans ce patronyme là. Le plus important pour moi était de faire de la musique. On s’est tellement amusé sur scène pour le premier album. Moi je suis quelqu’un qui aime s’amuser. Même si ma musique est mélancolique, ce qui peut paraître paradoxal. L’image autour est sombre, le projet est solitaire, alors que finalement j’aime le travail de groupe, d’ensemble… de joie. Le jeu est important. Du coup maintenant, Cascadeur sur scène ensemble, c’est bon. Mais j’ai une partie cachée, moins visible.

D’où le masque ? On te voit moins ?

Cascadeur : Oui au départ, c’était vraiment par rapport à moi-même, c’était pour régler un certain nombres de choses, qui ne sont pas forcément réglées… Et puis je voulais proposer des choses que je ne pouvais pas présenter à visage découvert. Forcément, j’ai toujours été plus attiré par l’ombre que par la lumière, c’est un de mes idéaux.

Alors ta musique est curative, pour toi ?

Cascadeur : A la fois, et en même temps me blaisse toujours en peu plus. Les cascadeurs sont des êtres blessés, qui prennent des risques. C’est le rapport entre le soins palliatif et en même temps ça creuse, tu explores… J’ai même pensé à m’envelopper d’un énorme sparadrap.

Alors si tu n’es pas trop abîmé, où te vois-tu dans dix ans ?

Cascadeur : Difficile à dire, parce qu’il y a dix ans, si on m’avait dit que j’en serai là… J’espère avoir la chance de pouvoir être toujours écouté ! C’est un luxe d’avoir un auditoire, c’est un travail dans le temps, rester fidèle à soi même et aux autres. Aller dans des festivals encore, ou même dans de plus petites salles, mais rester dans l’échange.

Tu écoutes quoi dans le tour bus ?

Cascadeur : Les conversations, les bruits, les autres. Mais j’aime le silence. En fait, je n’écoute pas beaucoup de musique dans le van. J’en écoute plus à la maison ou dans la voiture. En tournée, je lis plutôt. Sinon j’écoute pas mal James Blake en ce moment.

Un groupe fétiche ? Qui doit-on écouter de ta part ?

Cascadeur : C’est compliqué, il y a tellement de choses. Il faut écouter Cascadeur (rires) ! Mais sinon Kids Are Dead !

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Cascadeur
Le Soundcloud de Cascadeur
Le Myspace de Cascadeur
Le Facebook de Cascadeur

Crédits photos : Caroline Doutre


Marika D.         
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