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Interview  (Par mail)  février 2015

Après le sombre et très beau double album La Nuit Nous Appartient (2013), Bertrand Betsch lance une campagne de souscription pour sortir un nouveau disque : La Vie Apprivoisée. Un disque peut-être plus léger, plus direct aussi comme semble l’indiquer son auteur et les trois titres pour l’instant à l’état de démos ("La Beauté du monde", "Du vent dans tes mollets", "Les hommes-douleur") écoutables sur le site.

Comment te sens-tu alors que tu es en train de lever des fonds (via le site de crowdfunding Microcultures) pour ton nouveau disque ? C’est la seconde fois, si je ne me trompe, que tu passes par ce biais pour financer un disque. Tu y trouves ton compte ?

Ce crowdfunding, c’est d’abord la rencontre avec l’équipe de Microcultures. Microcultures n’est pas un simple site de lever de fonds impersonnel. Il y a une vraie démarche qualitative dans le choix des projets. Microcultures n’offre ses services et ses conseils qu’à des projets indépendants auxquels il croît et qui participent d’une vraie scène alternative. Des artistes comme The Appartments, Orso Jesenska, Pain-Noir et Sébastien Polloni ont ainsi été promus par Microcultures. Je tiens à préciser que Microculutres est aussi un label très pointu qui ne publie que des projets ayant une forte identité.

Passer par un financement participatif pour monter le projet d’un album a ceci de réjouissant que ce sont les gens qui aiment mon travail qui produisent eux-mêmes mon disque. Il n’y pas d’intermédiaires. Tout l’argent rentre directement dans le financement de mon disque. Lorsque tu achètes un disque 15 euros dans le commerce, la somme est redistribuée entre le magasin de disques, le distributeur, la maison disques et, en queue de peloton, l’artiste qui lui ne touche qu’une infime partie de ces 15 euros. Dans le cas de figure d’un crowdfunding, la personne qui met 15 euros au pot reçoit le disque directement dans sa boîte à lettres (sans engrosser une major au passage) et a la satisfaction d’avoir été acteur d’un projet culturel de qualité.

A cela s’ajoute l’opportunité d’offrir, en plus du Cd Digipack, de nombreuses contreparties et cela toujours de la main à la main. Pour ce projet, les microcultivateurs ont la possibilité de recevoir, en plus de l’album La vie apprivoisée, un album inédit, des affiches, des manuscrits, des dédicaces… Ils ont aussi la possibilité de me soumettre un texte qu’ils aiment particulièrement et que je m’engage à mettre en musique et à diffuser. Enfin, ils peuvent aussi bénéficier d’un concert à domicile.

C’est effectivement la deuxième fois que je passe par un crowdfunding. Pour le précédent, ce n’était pas moi directement qui gérais la chose mais le label sur lequel j’étais à l’époque. Le contact était moins direct et certaines contreparties ont mis longtemps à arriver. Pour ce nouveau crowdfunding, c’est moi qui ai personnellement la main dessus. Je m’engage à produire une newsletter par mois adressée à tous les contributeurs. D’une manière générale, je suis attaché à ce contact direct (que je peux avoir notamment grâce à ma page Facebook perso) avec les gens qui me suivent et ont de l’intérêt pour mon travail.

Trois titres sont déjà écoutables mais peu- tu nous parler de La Vie Apprivoisée ? Est-il le versant plus lumineux de La Nuit Nous Appartient ?

Oui, c’est tout à fait ça. Pour ce nouvel album, j’ai choisi des chansons qui ont pour point commun d’être des chansons humanistes et porteuses d’espoir. Pour autant, je n’ai pas renoncé à évoquer le difficile métier de vivre. J’essaie simplement d’esquisser des lignes de fuite qui permettent de faire rentrer de la lumière au travers de nos failles. L’époque que l’on traverse est porteuse de marasme. Il y a une sorte de malaise de la civilisation. C’est pourquoi il est important d’essayer de dépasser cela, de sublimer nos passions tristes pour aller à la rencontre de ce que le monde peut nous apporter de beau, de délicat, de sincère et de chaleureux, notamment dans la relation humaine.

Au-delà de cet aspect des choses, ce prochain album est une nouvelle étape dans mon cheminement artistique. Il n’est pas question de faire mieux que mes précédents albums. Il s’agit plutôt de grandir, d’évoluer, d’explorer de nouveaux territoires. Je revendique chacun de mes albums précédents et je ne fais pas non plus un album contre un autre. Ce qui m’intéresse, c’est de prendre en considération tout le champ des possibles, de ne rien s’interdire, de ne jamais renoncer à être libre, d’agir sur son destin et d’ouvrir son chemin.

Le fait de l’avoir enregistré avec d’autres musiciens a-t-il changé ta façon de composer ou de l’envisager ?

Pour l’instant, l’album est à l’état de démos (dont certaines sont déjà très avancées) que j’ai enregistrées tout seul dans mon home studio. C’est en discutant du projet avec mon producteur Marc Denis que s’est imposée à nous la nécessité de repenser une partie des morceaux en faisant appel à des musiciens additionnels. Dès le départ, il m’est apparu comme une évidence que nous ferions appel à une chorale sur certains morceaux. Cela correspond à un fantasme que j’ai depuis très longtemps. Mais pour la première fois, j’ai vraiment des titres qui "appellent" ça. Je suppose que cette envie de toujours me vient de mon admiration pour Manset et de son fameux titre "Lumières".

Quant à Marc, il a tout de suite entendu des violons. En tant que producteur, il travaille depuis quelques temps avec une violoniste de grand talent qui mêle la rigueur du classique au goût de l’improvisation. Marc a aussi tout de suite perçu la plus value que l’on pourrait apporter à certains morceaux en partant d’une section rythmique basse-batterie. Les morceaux choisis sont à la fois très mélodiques et très cadencés. Du coup, ils permettent en tant que tels des approches différentes que nous mettrons en oeuvre en studio.

Sera-t-il double, toi qui composes "toujours" des doubles albums ?

Comme tous mes albums, ce fut d’abord un double-album. J’ai commencé par enregistrer beaucoup de morceaux. Puis j’en ai sélectionné 20 qui m’apparaissaient comme "marchant ensemble". J’ai ensuite longtemps fait reposer ces morceaux. Je les ai aussi fait écouter autour de moi. En fait, le gros du travail a été de n’en garder que 12. Cela m’a pris six mois et ce fut comme une sorte de travail de deuil (bien sûr, les morceaux évincés ne sont pas perdus - ils serviront sans doute pour les prochains albums). J’avais, dès le départ, cette volonté forte de proposer un album ramassé et qui va droit au but. L’idée est de faire un album que l’on a tout de suite envie de réécouter et qui puisse s’adresser à un public peut-être un peu plus large que d’habitude.

Peux-tu nous toucher quelques mots du label Les Imprudences que tu as cofondé avec Audrey ton épouse ?

L’idée de ce label associatif à but non-lucratif est de remettre l’artiste au centre de la production musicale. Il n’est pas question "de faire de l’argent" mais bien de promouvoir des artistes de talents sans les arnaquer. A titre indicatif, les contrats que nous faisons signer énoncent très clairement que les artistes sont propriétaires de leurs masters et qu’ils peuvent quitter le label quand bon leur semble sans avoir à rendre de comptes. Nous avons signé deux coups de cœur découverts par Audrey : Sébastien Polloni dont l’album (co-réalisé avec Guillaume Cantillon) sortira au printemps et Kiefer, artiste mystérieux et profond que nous avons hâte de faire découvrir. Notre but avoué est de faire sortir de l’ombre des artistes de grand talent qui n’ont pas encore été repérés. Si une grande structure venait à s’intéresser à eux, cela serait alors notre victoire et c’est avec plaisir que nous céderions notre place.

Tu as souvent changé de label. Etre dans ta propre structure et trouver un financement indépendant est-il finalement ce que tu cherchais depuis le début ?

Non, pas vraiment. Gérer un label (et cela même si c’est souvent Audrey qui se tape le sale boulot administratif) est très difficile. La vie d’artiste est quand même plus facile quand une vraie maison de disques prend tout en charge pour vous. C’est plus léger. En revanche, le fait d’être indépendant m’apporte une plus grande proximité avec le public. Je jouis également d’une plus grande liberté artistique. Je suis aussi un peu plus maître de mon destin.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Bertrand Betsch
Le Soundcloud de Bertrand Betsch
Le Myspace de Bertrand Betsch
Le Facebook de Bertrand Betsch
Le site officiel du label Les Imprudences, L'Autre Label
Le Facebook du label Les Imprudences, L'Autre Label

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

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