Interview
(Les Trois Baudets, Paris) mercredi 14 octobre 2015
A l'occasion du MaMA Festival, nous avons eu le plaisir de rencontrer Joon Moon, le duo composé de Krystle Warren, originaire de Kansas City et de Julien Decoret originaire de Paris, avant leur concert.
J'ai lu que vous vous êtes rencontrés grâce à Marc Colin de Nouvelle Vague (Dorien est le producteur de Nouvelle Vague) et aussi grâce à un drôle de malentendu sur une certaine Juliette / Alice Lewis qui vous a fait vous rencontrer. Comment est-ce arrivé exactement ?
Julien Decoret : Tu l'as très bien expliqué, on s'est rencontré grâce à Marc Colin. Je cherchais quelqu'un avec qui jouer des chansons que j'avais écrites et j'ai entendu parler de Kristle par Marc. Marc m'a dit que Alice (il se trompe encore et Kristle lui corrige en disant "Juliette !") - voilà, je me suis encore trompé - Juliette connaissait Kristle et je croyais que c'était Alice Lewis, qui a travaillé avec Marc aussi. C'est sur cette confusion que tout a commencé...
En plus, Kristle est une amie de Raphael et Hugh Colman, et j'ai contacté Kristle grâce à Hugh. Quand je l'ai contactée par l'intermédiaire de Marc, on pensait qu'elle n'était pas intéressée par notre projet. Quand elle a été contactée par Hugh, elle a dit qu'elle n'était au courant de rien...
La connexion s'est très vite faite, on a commencé à jouer dans mon studio en février l'équivalent de douze heures par jour. Le premier EP est sorti le 30 octobre sur Kwaidan Records et nous voilà maintenant pour la première fois sur scène. Aujourd'hui, c'est le D-day pour Joon Moon !
Quelles sont vos plus grandes inspirations ? D'où viennent-elles ?
Krystle Warren : Je crois que la question est pour toi, Dorien. Quand je suis arrivée dans le projet, Dorien avait déjà écrit les morceaux.
Julien Decoret : J'ai étudié beaucoup de musique classique. Je suis un très grand fan d'Arvo Pärt et de tous ces américains associés au mouvement de musique minimaliste. Bien que cela ne soit pas trop présent dans l'EP, on retrouve quand même cette inspiration d'une certaine façon quand je joue de la contrebasse, là on peut voir l'influence de la musique classique. Je ne suis pas du genre folk dude mais je suis un très grand fan de Nina Simone.
Kristle, auparavant vous avez joué avec les Faculty, non ?
Krystle Warren : Oui, c'était mon groupe. Avec les Joon Moon, j'interviens plutôt au niveau des paroles, même si les chansons étaient déjà là. Je suis plutôt vague. Je veux apporter du mystère aux atmosphères de Joon Moon.
The Guardian a comparé la voix de Kristle à celles de Nina Simone et de Jeff Buckley. Est-ce que vous vous sentez représenter par ces artistes ?
Krystle Warren : Oui, j'adore Nine Simone, Jeff Buckley et Steve Wonder aussi.
On vous compare aussi à Tracy Chapman.
Krystle Warren : Je déteste ! (ndlr : en français) C'est une comparaison très superficielle, juste parce que nous jouons toutes les deux de la guitare.
Votre musique est un parfait équilibre de folk et electro.
Dorien : Je suis très heureux d'entendre ça parce que c'est l'idée de l'EP. C'était ça notre but.
Vous êtes américaine et vous êtes français. Est-ce que vous pouvez expliquer les différences d'approche de la production musicale aux Etats-Unis et en Europe ? Est-ce que l'on note aussi des différences au niveau du public ?
Krystle Warren : La musique de Joon Moon peut être appréciée partout. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de différences entre nous, dans la façon de travailler, dans nos idées. On n'a pas fini d'en débattre (rires).
Dorien : Si tu viens au concert ce soir, tu pourras écouter ce mélange de différences. Bien que j'avais déjà écrit les paroles, Kristle a beaucoup apporté à ce niveau.
Quelles sont vos impressions sur le MaMA Festival ? Pouvez-vous nous conseiller des groupes qui jouent ici ?
Dorien : J'aime bien Bruce Brubaker, le pianiste qui jouera après nous et qui est le pianiste de Philip Glass. Je suis sûr qu'on ne partage pas la même opinion (ndlr : en regardant Kristle qui rit). C'est une grande opportunité pour nous, ici nous sommes le "small mosquito" du festival.
Krystle Warren : (En rigolant) Est-ce que tu peux nous comparer à un animal plus exotique, s'il te plaît ?
Merci beaucoup pour cette interview.
Krystle Warren et Dorien : Merci à toi, on se voit au concert.
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