Depuis quelques temps, des formations musicales comme Le Sacre du Tympan, The Amazing Keystone Big Band, The Head Bangers en France ou Snarky Puppy pour les USA par exemple déjouent les cartes des esthétiques. Plutôt "jazz" par leur formation (section rythmique, cuivres, saxophones…) et parce que l’essence même de ce genre est, comme le disait Thomas de Pourquery : "fait pour danser, pour faire rêver, planer. Le jazz se nourrit de toutes les autres musiques, en le revendiquant".
Initiative H, collectif emmené par le saxophoniste David Haudrechy, fait partie de ses formations ouvertes à tous les possibles, au décloisonnement des genres. Un creusé orgiaque ((jazz, électro, rock, musiques traditionnelles L(ove) & D(eath) nous transporte par exemple entre les murs de Naples…. ou contemporaines) où l’idée même de frontière esthétique n’a aucun sens, où prime uniquement la musique et ce qu’elle peut transporter ou transmettre.
Fondamentalement euristique, le nom Initiative H est justement "inspiré" de la Dharma Initiative de la série Lost, Dark Wave est une fenêtre ouverte à tous les courants émotionnels, une musique du frisson. A l’image des groupes progressifs ou psychédéliques des années 70, Initiative H est une fuite en avant, revitalisant le genre. Tout comme Deus Ex Machina le premier album du collectif Toulousain, Dark Wave (nom plus en référence à ces surfeurs de l’extrême qui cherchent des vagues en Antarctique qu’au style musical) est une sorte de Léviathan (la mer est omniprésente), où il est difficile de se repérer, où les premières écoutent choquent parfois (il faut se faire, et ce n’est pas facile mais ce n’est que mon avis, aux vocalises du génial Médéric Collignon que l’on préfère fou soufflant que fou chantant) où le lâché prise est le maître mot.
Immersive, la musique d’Initiative H joue avec les modulations, marie une belle écriture (entre académisme et modernité) et des improvisations virtuoses, alterne avec brio les ambiances. Un superbe voyage.
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