Comédie dramatique de Edmond Rostant, mise en scène de Maryan Liver, avec Thomas Bousquet, Gillian Duda, Maryan Liver, Frédéric Morel et Mathieu Scala.
Le bretteur-poète, la coquette amoureuse, le "beau petit mousquetaire", le méchant vieillard rival, tous ces personnages appartiennent à ce chef-d’œuvre national qui ne peut être écrit qu’en français.
Cyrano aime Roxane qui aime Christian. Roxane est aimée de Guiche, qui fera tuer Christian. Cyrano, qui est laid, n’aime que la beauté. Mais qui aimera jamais Cyrano ?
Que de monde sur le plateau ! Quel anti-seul-en-scène ! Comment monter telle machine au temps des "Comedy" (sans accent et avec un y), des restrictions budgétaires et du minimalisme scandinave ?
Et si le Théâtre revenait aux origines, aux tréteaux, à la roulotte, aux baraques ? Si les masques et les châssis remplaçaient les comédiens d’arrière-plan, déçus et maussades de ne pas avoir les premiers rôles ?
Maryan Liver, une comédienne et un metteur en scène de grand talent, a imaginé l’incarnation de deux seuls personnages, un homme et une femme, se jouant des sexes, pour jouer ce "Cyrano de Bergerac" resserré.
Aux côtés de Thomas Bousquet, qui est Cyrano, touchant, panache et fêlure, elle devient tour à tour Roxane, capitaine, cadet, la guerre, même, le miroir, l’âme, cette muse qui visite les corps.
C’est un spectacle auquel Maryan Liver tient beaucoup, monté, presque simultanément, à Paris et à Avignon 2016, très culotté, fervent, furieux, ardent, très pensé et très ressenti. Une vraie réussite.
La musique originale de Mathieu Scala et les lumières amoureuses de Gillian Duda accompagnent cette heure dense. Pour découvrir, revoir, recevoir au visage ce "Cyrano de Bergerac" jeté, comme un gant, en défi. |