"Slept with the lights on, on the floor, Behind a chair that blocked the door"
"Maybe I’m more hell-bent on living than I am just surviving."
Dès les premières secondes de ce disque, et la battue à quatre temps aux baguettes par le batteur, on sait pertinemment où l’on va mettre les pieds. Si en plus on rajoute, pour rappel pour ceux qui ne le savent pas, que The Julie Ruin est emmené par Kathleen Hanna (Bikini Kill, Le Tigre), véritable légende du rock et fer de lance du mouvement punk féministe Riot Grrrl (incluant Bikini Kill, Bratmobile, Sleater-Kinney, L7...) et quelques ami(e)s comme la bassiste Kathi Wilcox (Bikini Kill, The Frumpies), Carmine Covelli, et Kenni Mellman (Kiki and Herb), alors le doute n’est plus permis.
On retrouve dans ce second disque, troisième si l’on ajoute l’album du même nom sorti par la chanteuse en 1997, après l’excellent Run fast en 2013, et parce qu’il représente presque une renaissance après sa maladie pour Kathleen Hanna, une sorte de condensé du style de la musicienne Américaine. Soit un mélange de rock radical et énervé façon Bikini Kill et d’un côté plus électro brut à la Le Tigre. Et c’est toujours aussi féministe et décoiffant.
Mais attention, Hit Reset n’est pas qu’un sympathique coup de poing dans le plexus solaire, il est aussi capable de subtilité. C’est ce qu’il fait qu’il sort du lot. Difficile de dire si le groupe a trouvé son équilibre, si Kathleen Hanna a atteint une certaine plénitude dans son écriture mais force est de constater qu’il manie avec brio partie dansante ("I Decide", "Time Is Up", "Let me go", "Rather Not" aux teintes 60’s…), purement rock ("Hit Reset", l’ultra violent dans la musique comme dans les paroles, "Be Nice", "Hello trust no one"…) ou plus mélancolique ("Calverton").
"Deer hooves hanging on the wall / Shell casings in the closet hall / Drunk from a mug shaped like a breast". Elle en profite pour régler ses comptes avec la gente masculine et avec son enfance aux côtés d’un père violent mais d’une mère aimante. Avec ce Hit Reset peut-être moins incisif mais toujours aussi tranchant, Kathleen Hanna prouve qu’elle est toujours la reine du genre et renvoie la concurrence à leurs chères études.