Deuxième album, étonnant, des attachants AS Dragon, ce disque est un OVNI dans la production musicale française de ces dernières années.
Les amateurs de sonorités actuelles n'y trouveront certainement pas leur compte, mais je les engage cependant à écouter avec attention ce disque qui contient quelques compositions de haut vol.
Pour les autres, bienvenue boulevard du rock.
Je cherchais les As Dragons au numéro 2005, mais je les ai trouvé aux numéros 1977 à 1981. Il y a là une copropriété improbable dans laquelle ils répètent.
Les Stranglers tapent le carton en battant du pied dans une pièce d'à côté. Françoise Hardy, que le bruit a réveillé, danse sur une table pendant que Robert Smith apprend à jouer les Buzzcoks sur la guitare qui lui a prêté Paul Weller.
Dans la cour, Marie cherche ses Garçons mais ne rencontre que Taxi Girl. Sagement assise sur un banc dans le jardin, Virgine Despentes écrit des livres pour enfants. Pour les vrais enfants. Et elle rigole.
Tout ce monde s'amuse beaucoup. Moi aussi.
Le public du 1er album peut certes être déconcerté par le changement d'adresse : Le poing fermé s'est ouvert et les doigts jouent avec l'air. Un disque plus aéré, plus accessible, finalement, que le premier ? Certainement, mais sur ce joli visage de la pop française on peut voir se dessiner, fugitivement, le sourire léger de ceux qui n'ont plus beaucoup d'illusions, quand ce n'est pas, celui, plus dur, de l'ironie la plus sombre.
Il s'agit donc d'un vrai disque de rock, dont l'intensité repose beaucoup plus sur des qualités intrinsèques d'écriture, de composition et d'interprétation que sur des artifices de travail de son et de production.
Un disque d'une élégance rare, un disque de dandys. J'aime beaucoup.
"Je ne chante que pour toi , ce désir au dessus des lois
Cher tueur, donne moi ton cœur".
Mais que fait la police ?
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